Circuits courts
A Tours-en-Vimeu, l’EARL Davergne mise sur la production locale
Lancée depuis cinq ans dans la vente en direct, l’EARL Davergne n’a cessé depuis de se diversifier. Elle collabore avec une vingtaine d’autres producteurs et a créé son propre marché.
« Le confinement du printemps dernier nous a fait gagner de nombreux mois », assurent Aurore Davergne et Benoît Petit, son compagnon, épaulés par Fabrice Davergne, le père d’Aurore et deux apprentis. En octobre 2016, ils se sont lancés dans la vente directe de viande de bœuf et de veau, en colis ou au détail. Devant le succès rencontré, ils se sont lancés également dans de la volaille - élevée à la ferme - et aussi du porc, aussi nourri dans leur ferme sur paille.
Un vrai boom lors du premier confinement
« Il était essentiel de valoriser nos produits à cause du prix bas du lait, confie le couple. Au printemps dernier, les commandes ont explosé à 200-250 paniers par semaine. Maintenant, nous oscillons entre 60 et 80 par semaine. C’est plus facile à gérer. Les gens passent commande du dimanche midi jusqu’au mardi soir en privé sur Facebook. Ils sont livrés en drive le samedi matin. Nous avons un petit mot pour chacun d’entre eux, c’est important. »
Suite à la demande, l’EARL Davergne s’est mise à proposer des légumes et des fruits de saison : endives de pleine terre, fraises, radis, choux-fleurs, pommes de terre, carottes, pommes du verger franc picard, poires… Elle ne collabore qu’avec une vingtaine de producteurs locaux comme Le Maraîchage de Vironchaux. En outre, les clients peuvent s’approvisionner en boissons, comme de la bière de la Brasserie de la Somme à Domart-en-Ponthieu, du jus de pomme du Domaine de Moismont à Vron mais aussi du miel, du fromage de chèvre de Canaples…
"Il était essentiel de valoriser nos produits à cause du prix bas du lait"
Un marché à la ferme devenu incontournable
Toutes les six semaines, les producteurs organisent un marché à la ferme - le prochains sera le 6 juin - durant lequel d'autres producteurs locaux sont présents (éleveurs d’escargots, poissonnier, chocolatier…) : « C’est important que les clients les rencontrent et de proposer régulièrement des nouveautés. Les clients y sont très sensibles d’autant que certains viennent jusqu’à 30 km à la ronde. Ils posent beaucoup de questions. Pour notre part, nous ne leur cachons rien. Les jours de marché, ils peuvent même assister à la traite du soir. Ils se rendent compte qu’il faut se retrousser les manches pour s’en sortir », soulignent Aurore Davergne et Benoît Petit.
Éleveurs dans l’âme, ils sont fiers d’informer que leurs animaux sont nourris en grande majorité avec du maïs, du foin et du rayglass provenant de leurs cultures, qui s’étendent sur 40 hectares. Malgré le contexte économique, ils continuent de produire du lait grâce à leur cheptel de 65 vaches de race Montbéliarde, aussi prisées pour le lait que pour la viande. D’avril jusqu’à octobre-novembre, elles passent leur temps en pâture.
C’est pourquoi les clients peuvent aussi s’approvisionner en lait cru entier ou cru écrémé, en crème fraîche… Le couple fait confiance en des artisans qui réalisent une succulente confiture de lait et même du savon à base de leur lait. Il est possible d’acheter des œufs de la ferme. Grâce au Coin Goûteux de Saint-Valery-sur-Somme, Aurore Davergne et Benoît Petit commercialisent chipolatas aux herbes, boudins noirs, crépinettes, pâtés… Ne manquant pas de projet, l’EARL Davergne prévoit d’investir pour produire ses propres yaourts ainsi que du beurre.