A Nuits-Saint-Georges, une levée de fonds « culottée »
Vaches et culottées veut transformer le commerce du lait. Pour développer sa marque et se positionner sur un marché national, la jeune entreprise mène une levée de fonds de 300 000 euros.
Avec 2,27 milliards d'euros en 2021, le marché du lait liquide repose principalement sur la grande distribution avec un lait majoritairement sous forme UHT. « Nous voulons proposer un lait de qualité, plus naturel, avec son goût d’origine, disponible dans les supermarchés » précise Dominique Archambaud, co-fondatrice de Vaches et Culottées avec Stéphanie Fleckinger. Les deux femmes, ingénieures en industries alimentaires, affichent un engagement fort pour l’alimentation saine et locale. Avec leur jeune entreprise, fondée en 2020, elles misent sur deux innovations pour se faire une place sur le marché du lait.
Savoir se démarquer
La première repose sur le procédé de conservation. « Nous le pasteurisons à moins de 65 degrés pour ne pas altérer les caractéristiques du produit. On obtient un goût différent, plus naturel avec un lait plus nappant et plus crémeux avec un taux de matière grasse avoisinant 3,5%. » La seconde innovation porte sur le conditionnement du lait en emballage bag in box, BIB, autrement appelé cubi. Ces contenants de trois à cinq litres se démarquent dans les rayons et apportent en visibilité à Vaches et culottées tout en garantissant une plus longue conservation du lait.
« Nous avons aussi un emballage moins impactant qui se recycle facilement. Nous avons 2,5 fois moins de plastique que trois bouteilles de lait frais pour le même litrage. » Le lait est, pour l’heure, transformé dans une ferme au nord de Dijon mais l’entreprise ambitionne de disposer prochainement d’un atelier propre. Pour ce faire, Vaches et culottées a lancé une collecte de fonds de 300 000 euros.
Des fonds pour voir grand
« Nous avons quelques touches auprès de business angels mais notre levée s’adresse aussi aux particuliers à partir de 5 000 euros. S’ils veulent soutenir notre projet local, ils peuvent profiter d’une défiscalisation de 25 % du montant. » Avec cette levée, Vaches et culottées souhaite installer un atelier de 30 mètres carrés avec les équipements nécessaires au sein d’une exploitation laitière du département pour transformer le lait au plus près de la production.
« Nous souhaitons essaimer le concept ailleurs en France car cela n’aurait pas de sens de vendre du lait de Bourgogne dans une région éloignée. Nous avons déjà des sollicitations. » La cheffe d’entreprise entend également accroitre la communication pour répondre à sa stratégie nationale et implanter les produits laitiers Vaches et culottées dans les grandes surfaces de l’Hexagone.
« Le super U de Gevrey-Chambertin joue le jeu depuis le début en nous mettant au même niveau que les grandes marques de crèmes glacées par exemple. » En plus du lait, Vaches et culottées propose en effet une gamme de cinq crèmes glacées. La levée de fonds devrait permettre d'élargir encore la gamme.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert