Innovation
Ziplo, transférer et protéger ses idées
Lancé le 17 mai dernier, Ziplo, imaginé par l’entreprise amiénoise Four Factory, permet à la fois de transférer des fichiers et d’obtenir simplement une preuve de dépôt. Un outil 100 % français qui a pour ambition de démocratiser la protection des idées.
« L’idée de Ziplo est venue de mes expériences professionnelles précédentes puisque j’ai travaillé dix ans en collectivité territoriale et je suis passée ensuite par l’université. Dans les deux cas, la sécurité est un enjeu majeur, notamment en matière de transfert de document. C’est pour cela que dans un premier temps nous avions imaginé créer un outil de transfert 100 % français », raconte Aurélie Drouvin, co-fondatrice et présidente de Four Factory.
Très vite, le projet initial s’enrichit d’une autre fonction : la possibilité de protéger ses idées. S’il existe plusieurs solutions comme faire appel à un huissier ou utiliser une enveloppe Soleau de l’INPI - ou sa version numérique e-Soleau -, déposer une idée est aujourd’hui loin d’être un réflexe. « Il y a également des systèmes d’horodatages certifiés, mais là aussi, c’est coûteux et complexe. Globalement, en France nous n’avons pas la culture de la protection, nous savons que le plagiat existe, mais il est vu comme une fatalité », souligne Aurélie Drouvin.
Avec Ziplo, l’entrepreneuse propose une plate-forme simple et gratuite pour transférer des fichiers (jusqu’à 2 Go pour l’instant) et démocratiser la preuve de dépôt. Un service facturé 3 euros pour une durée de stockage de trois ans.
Se protéger, un réflexe
« Beaucoup d’indépendants n’osent pas présenter leur idée de peur de se la faire voler. Avec Ziplo, nous créons la preuve de dépôt. Mais pour que cette plate-forme trouve son public, il fallait que l’utilisation soit très simple », détaille Aurélie Drouvin. En plus d’un horodatage certifié qui répond aux normes gouvernementales, Ziplo "gèle" le fichier original afin de prouver son authenticité.
« Lorsque l’on dépose son document sur notre plate-forme, l’auteur reçoit un certificat avec la carte d’identité unique du document. Nous générons également un QR code qui permet d’afficher très simplement le fichier initial », ajoute celle qui est aujourd’hui accompagnée par le programme "Femmes entrepreneuses" d’Orange.
Dédramatiser la protection
Pour lever tous les freins liés à la protection, Ziplo offre aussi la possibilité de "dédramatiser" cet acte encore peu répandu. « Il y a un lien évident entre le transfert et la protection : par exemple, je suis graphiste, je vais présenter une idée à un client, je transfère mon document via Ziplo et je le protège en même temps », note Aurélie Drouvin. Le prospect reçoit alors un mail pour l’avertir qu’il a reçu un document et que celui-ci est protégé. « Cela pose le cadre très simplement », pointe-t-elle.
Si Ziplo s’adresse naturellement aux auteurs, illustrateurs, graphistes et autres indépendants, la structure amiénoise ambitionne également d’aller chercher entreprises, entités publiques et universités en proposant des offres multicomptes. « Ziplo est un outil ergonomique, souverain et qui peut être utile pour protéger des travaux de recherches, un travail préparatoire, un dépôt de brevet… », observe Aurélie Drouvin.