Philatélie

Yvert et Tellier, l’entreprise centenaire en pleine croissance

L’imprimerie amiénoise fondée en 1831 est aujourd’hui un acteur incontournable de l’univers philatélique. En plus de l’édition annuelle de son célèbre catalogue de cotation de timbres, Yvert et Tellier tire son épingle du jeu grâce notamment à la numérisation de ses services et l’organisation régulière d’événements.

Yvert et Tellier a relancé les ventes aux enchères. ©Yvert et Tellier
Yvert et Tellier a relancé les ventes aux enchères. ©Yvert et Tellier

« On pense à tort que la philatélie est un loisir qui n’existe plus, ce n’est pas le cas, il y a encore des collectionneurs. Et la crise sanitaire a été l’occasion pour beaucoup de consacrer plus de temps à leur collection ou tout simplement d’en débuter une », souligne Benoît Gervais, Pdg du groupe Yvert. 

Intégration du numérique, reprise du commerce de timbres, organisation d’événements, développement à l’international… Le chef d’entreprise, 6e génération à la tête de la maison familiale, a opéré depuis son arrivée à la tête du groupe en 1993, un virage stratégique qui porte aujourd’hui pleinement ses fruits.

L’activité d’Yvert et Tellier s’articule autour de trois axes : le timbre (30%), l’édition du catalogue (30%), la vente de matériel pour la philatélie et les numismates (40%). Pour consolider sa position, l’entreprise de 31 salariés qui affiche un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, saisie toutes les opportunités. 

En 2020 par exemple, elle a acquis Timbre Magazine pour renforcer sa présence dans le secteur de l’édition où elle possède déjà deux titres. En parallèle, Benoît Gervais s’apprête à entrer au capital d’une entreprise italienne pour poursuivre sa montée en puissance à l’internationale.

Comme l'explique le Pdg d'Yvert et Tellier Benoît Gervais : « La crise sanitaire a été l’occasion pour beaucoup de consacrer plus de temps à leur collection ou tout simplement d’en débuter une. » (c)Yvert et Tellier

Le timbre, une histoire de famille

« Nous ne sommes plus dans un loisir de masse : après-guerre, il y avait un collectionneur de timbres dans tous les foyers. La philatélie a évolué, il faut vivre avec son temps et savoir animer sa communauté », note Benoît Gervais. Il y a près de 20 ans, il décide de reprendre le commerce de timbres et fait appel à l’expertise d’Édouard Guffroy aujourd’hui directeur du service Philatélie.

Chaque semaine, celui-ci sillonne l’Hexagone à la recherche de collections. « Généralement, il s’agit d’héritiers qui souhaitent vendre une collection dans le cadre d’une succession. Il y a aussi des collectionneurs qui ont envie de repartir sur autre chose », détaille Édouard Guffroy. Animaux, Cosmos, Scouts, France, Monde, oblitérés ou non, l’expert détecte en quelques coups d’œil l’intérêt d’un timbre ou d’une collection. Les collections acquises sont ensuite transportées jusqu’à Amiens où elles sont triées et préparées pour la vente.

Créer des événements

En plus de la vente par correspondance, Yvert et Tellier a décidé de créer l’événement en organisant quatre fois par an des ventes aux enchères, à Amiens ou ailleurs. « C’est quelque chose de très chaleureux où l’accueil est primordial, on vient aussi à ces évènements pour passer un bon moment », sourit Benoît Gervais. En salle comme en ligne, ces ventes rencontrent un très grand succès, à tel point que les demandes des commissaires-priseurs ont augmenté de 300% ces cinq dernières années.

Les ventes sur offres, [ndlr vente limitée dans le temps où seules les 2 meilleures offres sont prises en compte. L’enchérisseur vainqueur réglera le prix de la seconde offre plus un pourcentage] organisées deux fois par an sont également très attendues. 

« Les vendeurs ont la possibilité de choisir le mode de vente de leur choix ou ils nous font confiance pour répartir au mieux leur collection. Nous fixons les prix au plus juste pour que tout le monde s’y retrouve, notre objectif est de nouer des relations de long terme et de confiance avec nos clients », assure Édouard Guffroy.