Xavier Bertrand donne son feu vert au développement du Cd2e
L’avenir s’éclaircit enfin pour le Cd2e. Après une période de doutes et de flottements, il devient un des projets prioritaires de la grande région de Xavier Bertrand. La semaine dernière, lors d’une table ronde avec des acteurs de l’éco-transition, il a annoncé sa volonté de mettre les moyens pour développer le Cd2e et lui donner une dimension nationale.
Fraîchement élu à la tête de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand n’avait pas perdu de temps pour découvrir l’ensemble des projets soutenus pour la région. En juillet 2016, il était venu à Loos-en-Gohelle pour découvrir le Cd2e, l’outil de promotion et développement des éco-entreprises et des éco-activités. Lors de cette visite, Xavier Bertrand a souhaité comprendre comment et pourquoi l’écologie et le développement durable fonctionnent aussi bien à Loos-en-Gohelle. Il a également souhaité analyser comment le Cd2e, base de la troisième révolution industrielle en Nord – Pas-de-Calais pouvait se déployer à l’échelle de la Grande région. Enfin, il se posait des questions sur les ambitions sur la transition et le bassin minier. «En 15 ans, d’existence, le Cd2e s’est imposé dans le paysage des éco-activités en France. Notre structure n’a pas qu’équivalent dans le monde », rappelait Jean-François Caron, président du Cd2e, lors de la visite de Xavier Bertrand. Audacieux et plein d’idées, le maire de Loos-en-Gohelle ose casser les codes et entreprendre dans le domaine de l’écologie. Ainsi sa ville a été la première en France «à avoir installé des panneaux solaires sur le toit de son église et a avoir mené une réflexion sur l’installation sur d’autres bâtiments publiques.» Entre temps, le Cd2e a dû faire face à plusieurs difficultés. Annulation de la visite prévue sur le site du 11/19 lors de la COP21, changement de direction, décalage de paiement des financeurs publics. «Les règles de financement de l’État ont également changé et imposent dorénavant un minimum de 50% de fonds privés», précise le directeur du Cd2e.
Une feuille de route
Xavier Bertrand a été clair, il souhaite aller beaucoup plus loin et donner les moyens au Cd2e de se développer et de devenir un démonstrateur à l’échelle nationale voir européenne et a tracé les contours d’une feuille de route. Celle-ci positionne le Cd2e sur 3 axes principaux : le bâtiment durable, les énergies renouvelables et l’économie circulaire. Dans le domaine du bâtiment durable, le Cd2e souhaite massifier la construction et la rénovation thermique performantes. L’idée consiste à développer un label, une garantie qualité et un accompagnement ciblé et coordonné. «Des formations doivent être proposées aux professionnels pour monter en compétence, mieux coopérer et apporter des réponses efficaces et groupées», précise Jean-François Caron. Dans le cadre de ce premier axe, le théâtre de écoconstruction, sera agrandi et modernisé afin de répondre à l’ensemble des enjeux. Le Cd2e prévoit par ailleurs de déployer les énergies renouvelables et relancer le solaire. «Nous allons porter une dynamique solaire régionale d’envergure, tout en continuant à structurer la filière dans le cadre de rev3. Notre démonstrateur Lumiwatt deviendra un centre de référence sur le solaire en Hauts-de-France.» Xavier Bertrand a précisé que les projets solaires ont été ciblés comme un axe majeur pour la région. Enfin, le président de région souhaite développer plus encore l’économie circulaire en Hauts-de-France, avec l’objectif de réduire la consommation de ressources. Dans ce cadre le Cd2e déclinera la feuille de route de la commission européenne, développera le réemploi et le recyclage dans le secteur du bâtiment, du textile et des sédiments.
«Nous allons porter une dynamique solaire régionale d’envergure»
Turbine à projet
Pendant plusieurs mois, les équipes du Cd2e ont travaillé pour apporter des réponses concrètes au président de région et lui prouver que l’outil Cd2e avait encore du potentiel et qu’il pouvait s’intégrer dans un schéma de région élargi. Les premières réponses ont été apportées en recentrant les missions de l’outil sur les trois grands axes définis par la région, tout en réorganisant sa gouvernance. «Nous devons prendre une nouvelle échelle et devenir un démonstrateur», précise Jean-François Caron, qui a très bien compris que l’État cherche aujourd’hui à montrer l’utilité de la dépense publique. «Mon objectif est de faire venir Nicolas Hulot sur notre territoire et lui montrer, ce que nous avons fait», poursuit-il, tout en dessinant les contours «d’une Silicon Valley des éco-activités». En attendant, le Cd2e doit se transformer en turbine à projet pour changer d’échelle et développer une pédagogie renforcée pour accélérer la troisième révolution industrielle. Sylvain Robert, président de la communaupole de Lens-Liévin, Benoit Decq, directeur du Pôle métropolitain de l’Artois et Jean-François Caron ont profité de la venue de Xavier Bertrand pour annoncer la création d’une «cité de l’éco-transition, démonstrateur européen de résilience territoriale et accélérateur de la Troisième Révolution Industrielle.» Une manière pour eux de montrer que ce n’est pas uniquement le Cd2e qui se mobilise pour développer les éco-activités, mais qu’il s’agit réellement d’une question de territoire.
Xavier Bertrand attend dorénavant un budget prévisionnel et a d’ores et déjà donné rendez-vous à la direction du Cd2e dans 6 mois, pour valider le budget et mettre en oeuvre le changement d’échelle.