Wall Street trébuche avant l'emploi américain, les taux obligataires montent

La Bourse de New York a trébuché jeudi après de bons chiffres sur l'emploi privé qui ont enflammé les paris sur de prochaines hausses de taux de la Fed et fait grimper les taux obligataires...

Un opérateur du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT
Un opérateur du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT

La Bourse de New York a trébuché jeudi après de bons chiffres sur l'emploi privé qui ont enflammé les paris sur de prochaines hausses de taux de la Fed et fait grimper les taux obligataires avant le rapport officiel sur l'emploi vendredi. 

L'indice Dow Jones a finalement lâché 1,07% à 33.922,26 points, après avoir perdu jusqu'à 1,50% en séance. Le Nasdaq a cédé 0,82% à 13.679,04 points et le S&P 500 a reculé de 0,79% à 4.411,59 points. 

Les taux obligataires ont bondi à plus de 5,10% en séance pour le taux à deux ans, au plus haut depuis 2006, à l'orée de la crise immobilière et financière.

Les créations d'emplois dans le secteur privé en juin aux Etats-Unis, selon l'enquête ADP/Standford Lab, ont surpris par leur vigueur, plombant immédiatement les indices. 

Ce qui est une bonne nouvelle pour l'emploi en est une moins bonne pour les investisseurs. Ils craignent que la Banque centrale américaine ne releve encore davantage les taux pour calmer cette surchauffe des embauches qui peut nourrir l'inflation.

A 497.000, les créations d'emplois dans le privé en juin sont deux fois plus nombreuses que ce qui était attendu. "Ces chiffres nous ont ouvert les yeux. C'était un peu un choc pour le marché", a indiqué Steve Sosnick, d'Interactive Brokers. 

L'enquête ADP "est un outil imparfait mais un bond comme cela était difficile à ignorer", a ajouté l'analyste.

Si le marché de l'emploi reste à ce point dynamique, cela veut dire "qu'une hausse des taux arrive à la prochaine réunion" des 25 et 26 juillet: "il y a 90% de chances qu'on ait une hausse des taux en juillet et 50% aussi en septembre", selon les calculs de CME Fedwatch, a rappelé M. Sosnick.

Les investisseurs sont nerveux sur ces chiffres du marché de l'emploi car vendredi, juste avant l'ouverture du marché, le département du Travail publiera les siens pour juin. 

Les analystes prévoient 220.000 nouvelles embauches contre 339.000 en mai avec un taux de chômage de 3,6% contre 3,7% le mois d'avant.

En vendant dès jeudi, "le marché a eu raison d'anticiper que le chiffre de vendredi sera plus solide qu'attendu", a encore commenté M. Sosnick.

Pour ajouter au message sur de nouveaux tours de vis de la Fed, une membre du Comité monétaire, Lorie Logan, présidente de la Fed de Dallas, a estimé que la Réserve fédérale devrait poursuivre les hausses de taux.

Compte tenu de l'environnement économique "le Comité monétaire doit mener une politique plus restrictive afin de ramener l'inflation à la cible de manière durable et opportune", a déclaré Mme Logan, soulignant qu'elle était du camp de ceux qui étaient favorables à une autre hausse en juin alors que la Fed avait finalement décidé de faire une pause.

L'indice VIX, dit de la peur car il reflète la volatilité du marché, a eu un soubressaut, au plus haut depuis un mois.

Du côté des valeurs, aucun secteur n'a été épargné par le rouge, de l'énergie (-2,45%) à l'immobilier (-0,60%) en passant par les services de communication (-1,21%).

JetBlue perd de l'altitude

Meta a cédé 0,81% alors que la maison mère de Facebook a lancé un nouveau réseau social Threads, qui se veut le rival de Twitter.

L'application, lancée mercredi à 23H00 GMT dans 100 pays et qui fonctionne pour le moment sans publicité, est le plus grand défi porté à Twitter, propriété d'Elon Musk, déjà fragilisé par une série de péripéties. Dès sa première journée, l'application a attiré 30 millions de d'abonnés.

Tesla a perdu 2,10%, Google -1,39% et Amazon -1,55%.

Le spécialiste de l'analyse de données Palantir a cédé 3,63%, le haut niveau de l'action gonflée depuis le début de l'année par l'enthousiasme des marchés pour l'intelligence artificielle a suscité des prises de profits.

La compagnie aérienne américaine JetBlue a perdu de l'altitude (-7,18%) à 8,66 dollars, après avoir décidé de renoncer à son partenariat avec American Airlines après que la justice fédérale a intimé mi-mai aux deux alliés de mettre fin à leur collaboration.

Le patron du groupe a affirmé en interne que JetBlue voulait se focaliser sur sa fusion avec Spirit.

Nasdaq

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