Wall Street termine en nette baisse, fébrile quant aux incertitudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par les craintes d'escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington et par les incertitudes après la pause pour certains droits de...

Des traders devant leurs écrans à la Bourse de New York, le 10 avril 2025 © CHARLY TRIBALLEAU
Des traders devant leurs écrans à la Bourse de New York, le 10 avril 2025 © CHARLY TRIBALLEAU

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par les craintes d'escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington et par les incertitudes après la pause pour certains droits de douane décidée la veille par Donald Trump.

Le Dow Jones a perdu 2,50%, l'indice Nasdaq a reculé de 4,31% et l'indice élargi S&P 500 de 3,46%.

"La journée d'hier a été assez extraordinaire et avec ce type de mouvement, il n'est pas vraiment surprenant que le marché cède une partie de ses gains", a commenté auprès de l'AFP Tom Cahill, analyste de Ventura Wealth Management.

Mercredi, la place américaine s'est enflammée après que le président américain, Donald Trump, a annoncé mercredi une pause de 90 jours sur certains droits de douane.

Mais jeudi, la place américaine a fait une nouvelle fois volte-face après les précisions de la Maison Blanche sur les surtaxes visant, cette fois-ci, les produits chinois.

Les Etats-Unis compte désormais porter à 145%, en tenant compte d'autres droits de douane - de 20% - les surtaxes contre la Chine, accusée d'héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l'origine d'une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.

Dans la foulée de ces annonces, le Nasdaq a baissé de plus de 7% et le S&P 500 a glissé de 6%, avant de limiter quelque peu leurs pertes.

Les investisseurs restent particulièrement nerveux quant à l'issue de la guerre commerciale lancée par le président américain. 

Pour preuve: l'indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a bondi de plus de 50% en séance, avant de reprendre son souffle.

"Le fait que tout puisse changer en un instant avec quelque chose d'aussi simple qu'un tweet ou qu'une annonce de l'administration... c'était totalement inattendu", estime M. Cahill.

Côté indicateurs, "la bonne nouvelle du jour est que l'inflation a été inférieure aux attentes", note l'analyste.

Selon l'indice CPI publié avant l'ouverture de Wall Street, les prix ont légèrement baissé en mars aux Etats-Unis, déjouant les attentes des marchés, du fait en particulier du franc recul du pétrole. 

Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+4.000), dans la lignée des attentes.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est tendu à 4,41% contre 4,33% la veille en clôture. Dans la nuit de mardi à mercredi, il était monté jusqu'à 4,51%.

Donald Trump a reconnu mercredi qu'il surveillait la chute du marché américain de la dette avant de décider de sa pause.

Ailleurs, à la cote, l'aciériste U.S. Steel a chuté de 9,46% après des propos de Donald Trump, semblant réaffirmer sa réticence à l'acquisition de U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, après avoir rouvert lundi la porte à l'opération.

Le président américain Donald Trump a jugé jeudi, lors d'un Conseil des ministres qu'il lui était "difficile" d'envisager la cession de US Steel à son concurrent japonais Nippon Steel, ajoutant qu'il se "sentirai(t) mieux" en les voyant uniquement comme investisseurs.

Le vendeur de voitures d'occasion Carmax a plongé de 17,00% après avoir publié des résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment à cause d'un bénéfice net par action, indicateur de référence pour les marchés, bien en deçà des attentes.

Les valeurs pétrolières ont été entraînées par la chute des cours du brut, à l'image de Exxon Mobil (-5,55%), Chevron (-7,57%) ou ConocoPhillips (-8,98%).

Nasdaq

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