Wall Street en nette baisse au lendemain d'un bond historique

La Bourse de New York évolue en nette baisse jeudi, au lendemain d'une envolée rarement égalée après la volte-face de Donald Trump sur les droits de douane, les investisseurs se montrant sur la réserve...

Un opérateur à la Bourse de New York, le 9 avril 2025. © TIMOTHY A. CLARY
Un opérateur à la Bourse de New York, le 9 avril 2025. © TIMOTHY A. CLARY

La Bourse de New York évolue en nette baisse jeudi, au lendemain d'une envolée rarement égalée après la volte-face de Donald Trump sur les droits de douane, les investisseurs se montrant sur la réserve face aux nombreuses surtaxes toujours en vigueur.

Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 2,21%, l'indice Nasdaq perdait 3,53% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 2,82%. La veille, les indices de référence de la place américaine s'étaient envolés, le Nasdaq ayant ainsi bondi de plus de 12%.

Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, le "retour en arrière" observé jeudi sur la place américaine "n'est pas surprenant". 

"Compte tenu de l'ampleur des gains d'hier", l'analyste estime que de nombreux acteurs du marché y ont vu "un cadeau" leur permettant de vendre jeudi "en sachant que l'incertitude concernant les droits de douane, l'économie et les bénéfices n'a pas été résolue" par les annonces du président américain.

Dans un revirement spectaculaire, Donald Trump a gelé pour une durée de 90 jours les surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.

En réaction, l'UE va geler sa riposte durant 90 jours pour "donner une chance aux négociations", a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. "Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur", a-t-elle cependant prévenu.

Il s'agit d'une "pause tarifaire utile mais pas une solution à l'incertitude", résume Patrick O'Hare.

"C'est un répit assez bref" sur le plan commercial et pour soutenir une dynamique haussière à Wall Street, il faudrait que "des accords soient conclus" avec un certain nombre de pays, estime auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.

La Chine fait cependant figure d'exception notable dans la suspension des droits de douane américains. Donald Trump a même annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Jeudi, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a par ailleurs estimé que les droits de douane américains en vigueur depuis le weekend ne devraient pas descendre sous 10%.

En parallèle, les investisseurs ont accueilli de nouvelles données d'inflation.

Selon l'indice CPI publié avant l'ouverture de Wall Street, les prix ont légèrement baissé en mars aux Etats-Unis, déjouant les attentes des marchés, du fait en particulier du franc recul du pétrole. 

"La menace inflationniste des droits de douane est plus grande en avril et en mai qu'en mars", ce qui explique l'absence de soutien de la place américaine, selon Christopher Low. Les opérateurs se disent "que nous avons eu un bon mois mais que ça ne peut pas durer", ajoute l'analyste.

Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+4.000), dans la lignée des attentes.

Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est détendu à 4,31% contre 4,33% la veille en clôture.

Au tableau des valeurs, l'aciériste U.S. Steel perdait 6,67% après des propos de Donald Trump, semblant réaffirmer sa réticence à l'acquisition de U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, après avoir rouvert lundi la porte à l'opération.

"U.S. Steel est le champion mondial (du secteur) depuis longtemps. C'est pourquoi nous ne voulons pas le voir s'implanter au Japon. U.S. Steel est une entreprise très spéciale", a-t-il déclaré.

Le vendeur de voitures d'occasion Carmax plongeait de 15,28% après avoir publié des résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment à cause d'un bénéfice net par action, indicateur de référence pour les marchés, bien en deçà des attentes.

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