Wall Street en léger repli après un marché du travail américain plus fort que prévu

Après une séance en dents de scie bousculée par l'annonce de fortes créations d'emplois aux Etats-Unis, la Bourse de New York a terminé en léger repli vendredi, tout en...

Le parquet du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT
Le parquet du New York Stock Exchange © SPENCER PLATT

Après une séance en dents de scie bousculée par l'annonce de fortes créations d'emplois aux Etats-Unis, la Bourse de New York a terminé en léger repli vendredi, tout en se maintenant proche de ses records.

L'indice Dow Jones a reculé de 0,22% à 38.798,99 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,23% à 17.133,13 points et le S&P 500 a finalement lâché 0,11% à 5.346,99 points après avoir battu un nouveau record en séance.

L'économie américaine a créé bien plus d'emplois que prévu en mai avec 272.000 embauches, contre 165.000 le mois d'avant et 190.000 prévues.

Ces chiffres sont en soi "une bonne nouvelle pour les travailleurs qui cherchent un emploi",  a commenté Robert Frick de Navy Federal Credit Union.

Mais pour la Bourse, ils signifient que le marché du travail est encore dynamique, soutenu aussi par une progression des salaires, ce qui éloigne a priori une prochaine réduction des taux de la Fed, la banque centrale américaine.

Les taux obligataires ont bondi après la publication, passant à 4,42% au lieu de 4,28% pour ceux à dix ans, entraînant un repli plus important des indices boursiers en début de séance.

Cela a été suivi par une envolée du dollar qui prenait 0,81% par rapport à l'euro à 1,0802 dollar pour un euro, vers 19H25 GMT. 

"Ces chiffres de l'emploi éliminent toute chance que la Fed réduise ses taux d'intérêt en juillet", a estimé Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics. Il continue néanmoins à parier sur une baisse des taux en septembre.

Les investisseurs ont aussi été refroidis par la hausse de 0,4% du salaire horaire en mai, qui remonte sur un an à 4,1% contre 3,9%. La progression des salaires peut nourrir l'inflation.

Le taux de chômage, mesuré par une enquête séparée, est lui monté à 4% au lieu de 3,9%. 

"Ces données ne laissent pas beaucoup de marge de manoeuvre à la Fed. C'est le marché était d'abord vendeur", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Invesments.

Il se focalise déjà sur l'indice d'inflation CPI qui doit être publié avant l'issue de la réunion monétaire de la Réserve fédérale mercredi.

"Si le CPI est inférieur aux prévisions, cela pourrait ouvrir la possibilité à la Fed de réduire ses taux cet été ou peut-être à l’automne", a-t-il indiqué.

A la cote, sept secteurs sur les onze du S&P 500 ont conclu dans le rouge, notamment l'immobilier (-0,86%) très sensible à la persistance de taux d'intérêt élevés qui renchérissent les crédits immobiliers.

Au sein du Dow Jones, les valeurs liées aux consommateurs se sont repliées comme le géant des hypermarchés Walmart (-1,89%), la chaîne de bricolage Home Depot (-1,25%) ou encore McDonald's (-1,74%).

Après une envolée spectaculaire jeudi de 47%, l'action virale et très spéculative GameStop s'est effondrée de 39,36% à 28,23 dollars.

L'événement pour l'action des magasins de jeux vidéo a été l'intervention en streaming sur YouTube, pour la première fois depuis trois ans, du boursicoteur Keith Gill baptisé "Roaring Kitty" (chat rugissant), à l'origine du mouvement des "meme stocks" - ces titres portés par les échanges sur les réseaux sociaux. 

Au cours d'une intervention confuse de 50 minutes où en fond d'écran, la courbe de l'action GameStop s'écroulait en direct, "Roaring Kitty" a loué les efforts de restructuration de l'enseigne, renouvelant sa confiance dans l'entreprise en difficulté.

Le titre a fondu après que la compagnie a annoncé la vente de 75 millions de titres supplémentaires et des résultats décevants au premier trimestre.

La société de signature électronique Docusign a chuté de 4,67% après avoir annoncé des prévisions plus faibles qu'attendues pour le deuxième trimestre même si ses ventes au premier trimestre ont dépassé les attentes à 709 millions de dollars.

Plusieurs banques et institutions financières de taille moyenne, qui présentent une forte exposition aux prêts commerciaux immobiliers, piquaient du nez à l'instar de First Financial Bancorp (-0,88%) ou Old National Bancorp (-1,09%). 

Les notes de ces établissements pourraient être abaissées, à prévenu l'agence de notation Moody's qui examine les risques liés à l'immobilier commercial.

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