Entreprise
Vivoka, l’énergie d’une équipe pour surmonter la crise
Comme beaucoup de start-up de l’économie innovante, la société messine Vivoka a été malmenée en début de crise. Elle a vite pris la tangente à l’inéluctable, pour mobiliser toutes les potentialités humaines en son sein, mues par une volonté fédératrice. Chacun s’est démené pour sauver son entreprise. Cela a marché, lui ouvrant même des perspectives d’évolution. Comment ? La Gazette Moselle vous raconte cette histoire d'abnégation.
Il y a bien sûr cette crise, pesante et qui s'éternise depuis un an, aux horizons incertains pour bon nombre d’entreprises. Pourtant, on a tendance, trop sans doute, à montrer ce qui ne va pas, certains véhiculant le défaitisme avec une lassante redondance. Au cœur de cette pandémie, des femmes, des hommes, ne se connaissant pas souvent, sont animés par un même sentiment. Se battre, dépasser les difficultés. On en trouve des exemples à foison dans la sphère entrepreneuriale. Prenons la start-up Vivoka. Une pleine réussite lorraine. On en rappellera la genèse et l’évolution. Elle a été créée en 2015 par William Simonin et Vincent Leroy. Par ses solutions innovantes, Vivoka est devenue le leader français de la reconnaissance vocale. Lauréate du Green Tech lors de l’Ademe, organisé par le ministère de l’Environnement, la jeune société a décroché l’Innovation Award lors du CES 2019. Performance rééditée un an plus tard dans la catégorie Smart Cities.
L'innovation et l'adaptation : la clé de tout
Au début de l’an passé, Vivoka avait le vent dans les voiles, naviguant sur une mer de succès. Puis, l’imprévisible est survenu, sous la forme d’une improbable pandémie planétaire. Avec elle, un choc brutal pour l’économie. Si dans les premières semaines, Vivoka saura s'adapter, comme tant d’autres entreprises, elle perçoit les difficultés à venir. Elle qui développe des logiciels de reconnaissance vocale - reconnaissance automatique de la parole, synthèse vocale, mot déclencheur - travaille notamment avec tout un volet de clientèle lié à l’hôtellerie-restauration. Ce dernier va être le plus impacté par les décisions de fermeture administrative. Pour nombre de clients de Vivoka, l’urgent est de sauver ce qui peut encore l’être. Dès lors, les collaborations s'amincissent et le carnet de commandes peine soudain à se remplir. William Simonin raconte la suite : «Après le premier confinement, toute l’équipe de Vivoka s’est réunie en open space. Il fallait trouver des solutions pour surmonter les effets de cette crise. Nous nous sommes mis en mode commando avec chacun la mission d’aller chercher de nouveaux prospects.» Durant huit semaines, l’équipe d’une trentaine de personnes se transforme en commerciaux. Objectif : déceler toutes les potentialités des entreprises qui pourraient avoir besoin dans leur fonctionnement de la solution VDK, développée par Vivoka. Le travail est intense, l’énergie déployée phénoménale. Quelque 2 000 entreprises sont contactées.
VDK, outil agile pour les entreprises
Simonin analyse aujourd’hui cet engagement de tous les instants avec un certain recul et une certitude : «Dans un état de crise, au pied du mur, les gens se révèlent, les caractères se découvrent. On dévoile sa vraie nature.» Solidarité, abnégation, collectif, résultats. Le cheminement de Vivoka a tout d’un exploit sportif. Au terme de cette prospection d’ampleur, 100 % de ses emplois ont été préservés. Elle a capté plus de 120 prospects de qualité et multiplié par trois son fichier clients. Surtout, elle s’est ouverte des opportunités de marchés sur plusieurs pays européens, après avoir assis son statut en France. Clairement, les mois de crise auront permis à Vivoka d’accélérer son développement. Ce que confirme William Simonin : «On passe à une échelle supérieure. D’ailleurs, dans nos projets, figurent des recrutements. Ce sont des profils spécialisés en reconnaissance vocale, des chercheurs, des ingénieurs, des développeurs.» Vivoka a mis au point un kit avec une interface graphique qui permet d’intégrer des technologies embarquées de manière simple et rapide. Soutenir et former ses clients, les rendre autonomes pour qu’ils atteignent leurs objectifs. Crise ou pas crise, Vivoka reste fidèle à son concept et à ses valeurs. Un carrefour où l’innovation et l’humain font route commune. «Y croire, c'est pouvoir», dit l'adage. Vivoka l'a fait sien.
«Dans une crise, les gens et les caractères se révèlent.»
William Simonin, gérant de Vivoka.