Viticulture
le mariage prometteur des Domaines Henriot et Artemis
Deux familles pour un même domaine viticole. La famille Henriot, à la tête du domaine beaunois Bouchard Père et Fils ainsi que de Maisons et Domaines Henriot, a fusionné avec Artemis Domaines, propriété de la famille du milliardaire français François Pinault.
700 millions par-ci, quatre milliards par-là… Les spéculations sur le montant de la transaction financière entre la famille Henriot et la famille Pinault vont bon train. « Aucun de ces chiffres n’est juste » s’amuse Gilles de Larouzière Henriot, président de Maisons et domaines Henriot et propriétaire de la maison beaunoise Bouchard Père & Fils, « ce ne sont pas des indicateurs de la valeur des terres. »
Les deux familles propriétaires ont fusionné leurs domaines viticoles, les 100 hectares de Maisons et Domaines Henriot rejoignant ainsi Artemis Domaines. Des noms comme le Montrachet, le Chevalier Montrachet, la Vigne de l’Enfant Jésus, le Corton Charlemagne, les Bonnes Mares, le Chambertin… changent de mains sans partir à l’étranger. « Ce partenariat assure que le patrimoine restera ancré dans des mains françaises. » Cette opération ne semble cependant pas avoir été anticipée par les deux familles. « Ce rapprochement est le fruit d’un hasard des rencontres, d’une succession de petits signes du destin. » Avec chacun près de 200 salariés, Artemis Domaines franchit le cap des 400 collaborateurs.
Des objectifs communs
Les échanges entre les deux familles ont fait ressortir une vision commune des domaines viticoles. « Ce ne sont pas seulement des actifs économiques, cela relève du patrimonial et du culturel. Les appellations portent en elles les codes essentiels de la culture française. » Un regard porté sur ces terres qui a raisonné au sein de chaque entité. En réunissant leurs domaines, les familles Pinault et Henriot créent « un trésor unique au monde. »
Des biens précieux que Gilles de Larouzière Henriot entend protéger. « Nous allons donner à nos domaines les moyens de renforcer la qualité de nos vins et d’adapter nos vignes aux enjeux environnementaux. » Respect de la nature, recherche de solutions pour contrer le réchauffement climatique, les deux familles s’inscrivent dans des préoccupations à long terme, à plus d’un titre.
Anticiper l’avenir
Chef d’entreprise mais aussi chef de famille, Gilles de Larouzière Henriot prend son rôle à cœur. « Cette fusion s’inscrit dans le long terme, apportant de la sérénité. A chaque succession, compte tenu de la fiscalité française, l’entreprise est ébranlée, en particulier dans le secteur viticole où le poids de l’actif est très fort. En réunissant les deux domaines, je résous l’équation sur plusieurs générations. » Pour le dirigeant beaunois, ce rapprochement entre deux familles ne diffère en rien de ce que d’autres ont déjà fait dans l’histoire.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert