Visites régionales pour rassurer Bombardier et Alstom

Valérie Pécresse, président de la région Ile-de-France et Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France ont rendu visite aux deux sites ferroviaires du Valenciennois. On a parlé «commandes».

Valérie Pécresse, Guillaume Pépy et Christophe Gourlay
Valérie Pécresse, Guillaume Pépy et Christophe Gourlay
D.R.
D.R.

Valérie Pécresse, Guillaume Pépy et Christophe Gourlay, directeur du site Alstom.

Pendant la visite des ateliers du site Alstom à Petite-Forêt.

 

Le 22 février, les sites ferroviaires nordistes de Bombardier à Crespin (environ 2 000 personnes) et d’Alstom à Petite-Forêt (environ 1 200) ont reçu, en présence d’une presse invitée nombreuse, la visite des deux régions «clientes».  Il y avait ainsi, réunis, Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France (et aussi du STIF, Syndicat des transports d’Ile-de-France), ainsi que Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France. Ils étaient accompagnés notamment de Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, de Laurent Bouyer, président de Bombardier France, et d’Henri Poupart-Lafarge, président-directeur général d’Alstom. Pour les deux usines, tributaires en bonne partie des commandes publiques, cette visite avait donc plus qu’une valeur symbolique.

 

L’Ile-de-France a passé commande. Chez Bombardier, où, dit-on, l’Ile-de-France représente en ce moment 80% du carnet des commandes, Valérie Pécresse a annoncé, d’ici le mois de mai, celle de 99 rames du train Regio2N (80 pour la ligne N et 19 pour la ligne D), avec des livraisons attendues entre 2019 et 2021. Elle fait suite à une première commande de 42 rames pour la ligne R, dont la production a démarré en avril 2016 et dont la mise en service est annoncée pour décembre 2017. D’autres nouvelles pourraient venir concernant le train “boa” francilien, fabriqué également chez Bombardier.

 

Ralentissement chez Alstom. Du côté de Petite-Forêt, la direction reconnaît que la charge industrielle est en baisse et que la situation pourrait durer encore dix-huit mois… Moins en vue ces derniers temps, le second site visité est l’un des douze  d’Alstom transport en France. Il représente 42 hectares, compte 1 220 personnes, dont 300 pour le bureau d’études. Ce site assure des activités de conception, de fabrication, de test et de validation de matériels ferroviaires : métros, trams-trains, trains à deux niveaux. Le site comprend également un pôle “rechange et réparation”, plate-forme pour les pièces détachées, et un centre d’excellence “intérieur”, ou COE, qui conçoit des pièces d’intérieur (plafond, garnissage, pupitre de conduite…). Il travaille à plus de 40% pour l’international et dispose d’un centre d’essais ferroviaires pour matériel roulant (endurance, vitesse, essais…).

 

Point sur les projets. Christophe Gourlay, directeur du site Alstom, juste avant la visite des vastes ateliers en partie vides, a fait un point sur les projets et commandes. Du côté des projets terminés et en livraison, il a relevé 173 rames MF01 et 140 rames M109 pour le RER, 22 rames pour le métro de Caracas (Venezuela) et 3 rames supplémentaires pour le métro de Lausanne (Suisse). Côté projets en cours : 30 trams-trains Citadis Dualis pour l’Ile-de-France, 90 trains suburbains M7 pour la SNCB, 27 rames pour le métro lillois. Quant aux nouveaux projets, il s’agit de 30 rames Sytral pour le métro lyonnais et de 10 rames de quatre voitures destinées au métro de Hanoï (Viêtnam).

 

Consortium avec Bombardier. Dans la catégorie des projets dits “structurants» et attendus, ont été citées ce jour-là 55 rames du MP14 pour les lignes 4 et 14 du métro parisien et une tranche ferme de 71 rames (sur un projet possible de 255 rames) pour les lignes E et D du RER dit NG (pour «nouvelle génération»). A ce sujet, il est à noter que si Bombardier et Alstom sont concurrents, ils peuvent aussi s’associer dans un consortium, comme dans cette commande du RER NG où Bombardier représente 30% et Alstom, gestionnaire du projet, les 70%… La commande est estimée à 3,75 milliards.