Production locale

Villeneuve-Saint-Germain: la brasserie Bières'N'Roses au salon Made in France

Avec un esprit aiguisé et une rigueur à toute épreuve, on peut aller très loin. Florian Lefebvre, créateur de la brasserie BNR à Villeneuve-Saint-Germain, en est la preuve.

L’entreprise fait appel l’Esat voisin notamment pour le conditionnement. ©Brasserie BNR
L’entreprise fait appel l’Esat voisin notamment pour le conditionnement. ©Brasserie BNR

Avec méthode, rigueur et détermination, Florian Lefebvre a construit son parcours d’entrepreneur. C’est pourtant un hasard qui est à l’origine de son projet, qu’il concrétise en avril 2022 à Villeneuve-Saint-Germain. C’est au sein de la pépinière d’entreprises des Étomelles, sur 250 m², que Florian Lefebvre a installé sa brasserie BNR pour Bières’N’Roses. « Je n’ai pas choisi ce nom en référence au groupe américain Guns N'Roses, sourit le brasseur. Le "N" désigne notre département, et les roses font référence à la Villa les Roses, qui est le nom de mon domicile, où j’ai mûri mes recettes. »

Le brasseur sera au salon Made in France, à Paris, du 9 au 12 novembre derniers, pour y présenter sa gamme de six bières, qui ont déjà gagné de nombreuses distinctions et décroché le label "Terroirs Hauts-de-France". « Mes bières sont 100% françaises, elles ne comportent pas de sucres ajoutés, d’additifs, de conservateurs et elles sont sans ajout artificiel de dioxyde de carbone », résume Florian Lefebvre. 

De l’Ambrée, associant six malts d'orges, à la Blanche à la rose, en passant par sa petite dernière, la Ceresia… Le chef d’entreprise a dû relever quelques défis. Il lui a également fait preuve de ténacité et d’imagination pour respecter son cahier des charges, tout en proposant des saveurs qui séduisent le consommateur.

Trois ans de R&D dans son sous-sol

Sa passion pour la bière a d’abord été un passe-temps. « J’étais concepteur mécanique dans le secteur industriel. J’ai acheté une maison dans laquelle j’ai fait des travaux pendant un peu plus d’un an. Quand ceux-ci ont été finis, j’ai eu envie de trouver un loisir pour occuper mon temps libre », se souvient le jeune entrepreneur. 

Celui-ci achète ainsi, en 2018, un kit de brassage et se met à l’œuvre dans sa cuisine. Le résultat est probant et plaît à l’entourage. « Quand j’ai ressenti l’envie de changer d’orientation professionnelle, je me suis dit que la solution était peut-être là », poursuit-il. Une brève étude de marché lui révèle qu’il existe un potentiel. « Les producteurs en dessous de 200 000 hectolitres ne représentent que 8% du marché. »

La brasserie compte six bières, complétées par une éphémère commercialisée cet été. ©Brasserie BNR

Mais le passage à l’échelle supérieure demande d’être bien préparé. « Je n’étais pas pressé. J’ai investi environ 2 500 euros pour construire un laboratoire dans mon sous-sol. J’ai mis mes compétences à profit pour concevoir les plans de l’installation, et même certaines pièces. »

Pendant trois ans, Florian Lefebvre réalise ainsi un vaste travail de recherche et développement qui aboutit à quatre recettes initiales. Parmi celles-ci une french IPA. « On brasse normalement des houblons américains et je voulais utiliser des houblons français dont j’ai testé les variétés pendant environ un an et demi pour trouver ma recette. »

À la rencontre de collègues

Ultime étape avant de faire le grand saut, le brasseur rencontre une petite dizaine de collègues installés dans la région de Béziers. « Je voulais connaître les erreurs à éviter et en choisissant d’aller loin géographiquement, il me semblait qu’il serait plus facile d’échanger », note le jeune brasseur. 

Lequel a tiré plusieurs enseignements de son séjour. « Cela m’a permis d’opter pour une fermentation isobarométrique qui offre plusieurs avantages. Elle évite la refermentation en bouteille, parfois complexe à maîtriser et qui laisse un dépôt de levure pas toujours bien accepté par le consommateur. Ces rencontres m’ont aussi confirmé qu’il faut être bricoleur quand on est brasseur », sourit Florian Lefebvre.

Un investissement de 250 000 euros est nécessaire à l’ouverture de la brasserie. « Aujourd’hui, avec l’inflation, il faudrait le double », constate l’entrepreneur. Une inflation qui pèse, bien sûr, sur la brasserie. « Je n’ai pas voulu augmenter les prix, mais plutôt augmenter les volumes produits pour m’y retrouver. »

Un pari qui permet à l’entreprise, qui a embauché son premier salarié au bout de six mois, de faire le dos rond en attendant un contexte économique plus favorable. Malgré tout, Florian Lefebvre reste optimiste et rêve déjà de conquérir une nouvelle clientèle grâce au salon Made in France. 

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