Vers un rachat de Verescence par deux fonds d’investissements

À Mers-les-Bains et Abbeville, le verrier spécialisé dans le flaconnage de luxe et la décoration devrait changer de main fin avril. L'emploi n'est pas menacé et l’entreprise s’apprête à entrer dans l’ère de de la décarbonation.

Verescence, une entreprise emblématique du département de la Somme. © Verescence
Verescence, une entreprise emblématique du département de la Somme. © Verescence

Un consortium composé de Movendo Capital (située au Pays-Bas) et de Draycott, basé au Portugal, a conclu un accord d'exclusivité avec Stirling Square Capital Partners pour acquérir à 100% le verrier de flaconnage de luxe Verescence, situé à Mers-les-Bains et qui possède aussi une entreprise de parachèvement à Abbeville, baptisée Verescence Somme.

Plus de 1 200 salariés concernés dans notre région

Rappelons que l’entreprise est le leader mondial dans son secteur sur le marché de la parfumerie et de la cosmétique. Dans ses quatre usines de verre et ses cinq usines de décoration en France, en Espagne, aux États-Unis et en Corée du Sud, la société produit plus de 600 millions de flacons chaque année. L’entreprise embauche 830 salariés (sans les intérimaires) sur Mers-les-Bains et produit 150 millions d’unités. Elle emploie environ 380 personnes à Abbeville (sans les intérimaires). Elle fournit à ses clients des solutions de haute qualité, respectueuses de l'environnement et innovantes.

Sous la direction de Stirling Square Capital Partners, qui le possède depuis 2019, le groupe Verescence a renforcé son leadership en matière d’innovation, de service et de durabilité, tout en pénétrant les marchés asiatiques de la beauté haut de gamme. Toutefois, il subit comme tout le secteur une baisse d’activité qui serait de 20%. Ainsi, seuls les deux fours principaux de la verrerie sont en service. Le troisième, plus petit, ne sera remis en service que si l’activité repart.

Concernant ce rachat, Thomas Riou, président directeur général de Verescence, assure : «Nous sommes reconnaissants envers l'équipe de Stirling Square Capital Partners pour son engagement qui nous a permis de développer l'activité et d'accélérer la croissance de la société. Nous sommes impatients d'entamer une prochaine étape de développement avec de nouveaux actionnaires qui soutiennent notre stratégie, nos plans d'investissements et notre programme de durabilité, y compris notre feuille de route de décarbonation».

Un rachat positif

En effet, les deux fours tournent au fioul/gaz, au gaz actuellement. A leur fin de vie, en 2026 et 2028, ils seront reconstruits pour tourner soit en électrique, soit en hybride (gaz/électrique). Thomas Riou poursuit : «Nous sommes convaincus que ce projet est positif pour l’ensemble de nos employés, nos clients et nos partenaires».

150 millions de flacons sont produits à Mers-les-Bains.


João Coelho Borges, associé fondateur de Draycott, et Pedro Pereira Gonçalves, PDG de Movendo ajoutent : «Nous sommes ravis de l'opportunité d'acquérir un leader mondial doté d'une équipe de direction solide et expérimentée, parfaitement alignée sur notre stratégie de création de valeur. La position de leader de Verescence dans l’industrie correspond à nos critères d'investissement dans plusieurs dimensions clés. En combinant l'expertise de la direction avec la nôtre, nous visons une croissance durable et une création de valeur pour toutes les parties prenantes».

La transaction envisagée sera maintenant assujettie aux approbations sociales et réglementaires habituelles. De son côté, la CGT, syndicat majoritaire, estime par la voix de Ludovic Krzyworzeka, secrétaire du comité social d’entreprise central, qu’il n’y aura pas «d’incidence sur le volet social, l’emploi et la convention collective». Une première réunion de CSE central est prévue le 23 janvier en présence des représentants des deux fonds à Puteaux. La vente devrait être effective fin avril. Le nouveau consortium devrait garder Verescence une dizaine d’années.