Veoneer, une pépite de la sécurité automobile à Saint-Etienne-du-Rouvray
Veoneer France emploie 450 personnes à Saint-Etienne-du-Rouvray. L’entreprise, qui fabrique des éléments électroniques de sécurité automobile, a trouvé ses marques en Normandie. Portrait.
C’est une entreprise qui n’a pas l’habitude de faire parler d’elle. Veoneer France, installée au 506 boulevard Lénine à Saint-Etienne-du-Rouvray, n’a pourtant pas de quoi rougir en comparaison de ses voisines. Parmi ses spécificités, le fabricant d’éléments électroniques de sécurité automobile, a su mettre à profit les atouts du territoire pour s’ancrer durablement.
Une usine et un centre de recherche
« Notre groupe Veoneer Safety Systems compte trois usines : ce site à Saint Etienne-du-Rouvray, un autre à Toronto et le dernier dans la banlieue de Shangaï. Chaque usine approvisionne son propre territoire et il y a peu de flux croisés », expose Christian Quellier, président de Veoneer France. Le groupe, créé il y a 70 ans en Suède sous le nom d’Autoliv, appartient depuis cette année au fonds américain AIP (American Industrial Partners). Avec un chiffre d’affaires de 916 millions de dollars en 2023, 2 700 collaborateurs dans 11 pays, le groupe fait partie des trois acteurs majeurs du secteur. « Nous équipons une voiture sur quatre dans le monde », appuie Christian Quellier.
En France, Le site industriel stéphanois est complété par un centre de recherche et développement à Cergy, dans le Val d’Oise, qui regroupe 150 personnes. Côté production, 8 000 m² sont dédiés à la fabrication des boitiers électroniques et des capteurs indispensables au fonctionnement des air-bags. « Selon la gamme du véhicule, on compte jusqu’à une dizaine de capteurs associés à un boitier comprenant une carte électronique », détaille Christian Quellier.
Capteurs dans les portes, ou encore évaluant à quelle distance le conducteur se trouve du volant et quelle est sa taille… Autant de paramètres qui serviront à calculer le moment et l’intensité de déclenchement des coussins gonflables. Des capteurs dans le pare-chocs ont également été développés pour déclencher un système de protection d’un piéton heurté par la voiture. « Nos boitiers possèdent aussi une pile pour prendre le relais dès que la batterie du véhicule est hors service. Certains constructeurs exigent des durées de fonctionnement plus élevées que la norme », remarque Stéphane Boulanger, directeur du site.
La délocalisation, un non sujet
Dans l’usine, 450 personnes sont employées, ce qui est peu au regard du volume de production. « La main d’œuvre ne représente que 5% du coût », constate Christian Quellier. Pour cela, l’usine est largement automatisée à chacune des étapes de fabrication, ce qui permet « de limiter les tâches répétitives », complète Stéphane Boulanger. Mais cela présente un second avantage : une délocalisation est sans intérêt d’un point de vue économique.
« De plus, notre situation géographique, à proximité des autoroutes, des aéroports parisiens et du Havre est un véritable atout pour nos clients ». A tel point que le site seinomarin pourrait même prendre en charge un volume de production jusque-là localisé en Chine. « Les conditions géopolitiques et les dispositions économiques en direction des entreprises sont aussi des facteurs positifs pour nous », ajoute Christian Quellier.
Veoneer France entend donc mettre à profit les atouts technologiques et territoriaux à sa disposition. Même si cela lui demande aussi de faire avec un bâtiment ancien. « Le site à 160 ans d’histoire. En 1930, du coton y était fabriqué » retrace Christian Quellier. Il faut donc aménager les chaines de production en fonction de nombreux piliers et gérer la lumière en provenance des verrières qui interfère dans quelques cas sur des capteurs optiques. Et Stéphane Boulanger de compléter : « Il nous est indispensable de réguler la température et l’hygrométrie, nous veillons donc à avoir un système de traitement de l’air efficace ». Pour gérer ces inconvénients, l’entreprise fait preuve de souplesse. Pas de quoi l’arrêter dans son élan…
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont