Veiller au moral des dirigeants d’entreprise
L'Agglomération, la Chambre des métiers et de l’artisanat et la CCI Grand Lille ont signé, le 19 novembre dernier, une série de conventions orientées vers le soutien aux tissus de TPE et PME du territoire audomarois. L’objectif : aller au devant des entreprises.
Ce n’est pas nouveau mais ça a toujours fonctionné. Dans l’Audomarois, jadis tributaire de la mono-industrie verrière, les impacts économiques de la Covid n’ont pas changé les habitudes entre responsables économiques et élus… «L’Audomarois a une longue expérience de partenariat entre élus et entrepreneurs : nous étions à la création de Saint-Omer développement (devenue depuis l’agence SOFIE) il y a plus de 20 ans», a rappelé Joël Duquenoy, président de l’Agglomération. Contractées avec la Chambre des métiers et de l’artisanat et la CCI Grand Lille, les conventions partent d’un constat : un tiers des entrepreneurs est passé par un troisième trimestre très éprouvant ; le recul du chiffre d’affaires avoisine 40%. Pire, le quatrième trimestre est déjà jugé déficitaire pour les dirigeants. Pour autant, le constat n’est pas totalement sombre : «30% des dirigeants ont des projets, la moitié disent qu’ils maintiennent leur activité et s’orientent vers la digitalisation ; les deux tiers maintiennent leurs effectifs», souligne Jean Bétremieux, directeur des affaires économiques à la CAPSO.
500 entreprises à visiter dans les six mois
Aussi, les conventions porteront sur trois axes : adapter l’activité, développer des opportunités et renforcer la digitalisation. Les trois partenaires prendront donc leur bâton de pèlerin pour visiter 500 entreprises ciblées, au rythme de 20 par semaine… Avant l’été, le tour aura été fait par deux personnes spécialement recrutées par la CAPSO : Valérie Marez et Amandine Louise. «Notre état d’esprit est offensif parce qu’il y a des projets, et défensif dans les cas d’entreprises qui connaissent des difficultés», insiste Gabriel Hollander, référent CMA dans l’Audomarois. Selon les secteurs d’activité, la crise est plus ou moins profonde. «Dans le bâtiment, les conditions, notamment d’accès, sont difficiles, mais le travail se poursuit. Dans le secteur alimentaire, ça va, sauf pour les restaurants, les traiteurs, etc. Dans les services et en production, c’est très compliqué : il faut aller voir les coiffeurs, les esthéticiennes, les toiletteurs qui sont sur le carreau», détaille Laurent Rigaud, président Hauts-de-France de la CMA. Louis-Philippe Blervaque, président de la CCI Grand Lille, met quant à lui l’accent sur le numérique et ce qui fonctionne : «Il nous faut mettre en lumière les activités qui marchent, les potentiels de développement à travers les plateformes de vente en ligne…» Localement, il convient de voir clair : aussi, soucieuse du maintien de la chaîne économique, l’agence SOFIE travaille sur une étude sur la sous-traitance avec la Banque des territoires.