Vade Secure poursuit sa quête de l’international

400 millions de boîtes aux lettres sont protégées par Vade Secure, spécialiste de la protection de la messagerie basé à Hem. L’entreprise vient d’emménager dans un nouveau bâtiment qui réunit désormais les trois entreprises du groupe Okto Campus : OpenIO, Scalair et Vade Secure.

"Une entreprise qui perd l'intégralité de ses données et qui n'arrive pas à les récupérer a de fortes chances de déposer le bilan."
"Une entreprise qui perd l'intégralité de ses données et qui n'arrive pas à les récupérer a de fortes chances de déposer le bilan."

Pionnier dans le domaine, Thierry Tarnus a créé NordNet en 1995, le premier fournisseur d’accès Internet dans le Nord, suivi, quelques années plus tard, par la création du campus GOTO, dans la ZAC des Quatre-Vents à Hem, qui comprenait Sarbacane Software, Vade Retro Technology et GOTO Games. «Au décès de Thierry en 2013, j’ai racheté Vade Retro Technology qui développait une technologie anti-spams fortement implantée dans les opérateurs télécoms. Le spam était un marché vieillissant ; l’avenir, c’est la sécurité. En repositionnant l’entreprise sur ce marché – lutte contre le malware, le fishing… –, nous l’avons rebaptisée Vade Secure», explique Georges Lotigier, CEO. Les chiffres sont inquiétants : près de 50% des entreprises de toutes tailles ont subi une attaque sur les 12 derniers mois. «91% des cyberattaques démarrent par un e-mail. C’est une porte ouverte très facile pour les cybercriminels, car l’e-mail vient d’un humain. Aujourd’hui, la plupart des attaques sont polymorphes, ces techniques très agiles sont quasi impossibles à détecter. Les petites comme les grandes entreprises doivent se protéger. Oui, les grosses se font attaquer de façon plus forte, mais les petites doivent être très vigilantes. Avec notre partenaire PhishMe, nous venons d’ailleurs de lancer une opération à destination des PME, pour les éduquer à la sécurité», poursuit-il.

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Intelligence artificielle

Vade Secure travaille avec des méthodes intelligentes d’analyse comportementale, permettant d’explorer les liens du e-mail et de reconnaître, par intelligence artificielle, les éventuelles anomalies. Entreprises, fournisseurs d’accès à Internet, sociétés d’hébergement, équipementiers… Vade Retro permet d’«éviter à 99,9% les ransomwares (logiciels d’extorsion qui prennent en otage des données personnelles, ndlr)» selon Georges Lotigier, et vise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2020. L’été dernier, Vade Secure a procédé à une levée de fonds de 10 millions d’euros auprès du fonds parisien ISAI avec un objectif précis : renforcer le marché mondial et plus précisément américain (qui représente actuellement entre 15 et 20% du CA). Déjà, 12 salariés sont présents à San Francisco, venant ainsi conforter l’effectif d’une centaine de salariés répartis sur 76 localisations dans le monde (dont 60 personnes sur le site de Hem). Une unité au Japon a également été lancée en avril dernier (10% du CA).

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50 recrutements prévus en 2018

Si Vade Secure s’est récemment renforcée sur la partie technique, elle compte poursuivre ses recrutements sur la partie commerciale et marketing, mais aussi sur les fonctions supports. «Nous prévoyons d’embaucher une cinquantaine de personnes en 2018, dont la moitié en France.»

 

ENCADRE           

Qui fait quoi ?

Le groupe Okto Campus compte trois filiales.

• Scalair : opérateur de cloud sur le marché français, gère les infrastructures des services informatiques des entreprises, 40 salariés, chiffre d’affaires : 7 millions d’euros.

• OpenIO : créée il y a deux ans, édition de logiciels de gestion de disques durs, 25 salariés, en cours de levée de fonds.

• Vade Secure : créée sous le nom de Vade Retro Technology en 2004, 105 salariés, chiffre d’affaires non communiqué.

 

Phrase à mettre en gros entre guillemets

«91% des cyberattaques démarrent par un e-mail»

«Une entreprise qui perd l’intégralité de ses données et qui n’arrive pas à les récupérer a de fortes chances de déposer le bilan