Une semaine pour faire du nucléaire un métier d’avenir
Du 3 au 7 février prochain, l’université des métiers du nucléaire s’associe avec France Travail pour donner de la visibilité à cette filière qui, comme l’industrie plus largement, peine à recruter. Des portes ouvertes, des ateliers ou encore des conférences viseront à sensibiliser les jeunes ou encore des demandeurs d’emploi.
Avec près de 300 entreprises et environ 22 000 emplois, la Bourgogne-Franche-Comté abrite 10 % de la filière nucléaire française. «Nous avons la particularité de ne pas exploiter de centrale nucléaire sur le territoire, mais les centrales n’existeraient pas sans notre région» résume Jean-Luc Ferrero, correspondant régional de l’université des métiers du nucléaire. L’association fondée en 2021 réunit les entreprises de la filière comme EDF, Orano, le CEA ou encore Framatome.
La région compte en effet de nombreux acteurs qui conçoivent et fabriquent les indispensables composants que sont les cuves, les générateurs de vapeur ou encore les groupes turbo-alternateurs. Mais pour les produire, la filière manque de main d’œuvre. «Ce sont des métiers en tension qui rencontrent des difficultés de recrutement. Nous avons l’objectif de mettre en visibilité la filière, ses métiers et les formations qui y conduisent».
Une filière ouverte à tous
Depuis trois ans, l’université des métiers du nucléaire organise, en concertation avec France Travail, une semaine thématique dédiée à la filière. Concrètement, tout au long de la semaine du 3 au 7 février, les partenaires ont prévu des portes-ouvertes en entreprise ou en centre de formation, mais aussi des conférences et des ateliers destinés à présenter la filière aussi bien aux demandeurs d’emploi qu’aux conseillers de France Travail, aux autres prescripteurs de l’emploi ou encore aux enseignants. «Nous commencerons le 3 février par une journée autour de la féminisation de la filière nucléaire au CETIC de Chalon-sur-Saône. C’est un sujet clé sur lequel nous voulons mettre l’accent sous peine de s’écarter de la moitié de la population».
À travers cette semaine consacrée au nucléaire, l’association souhaite valoriser les formations qui existent. «Les métiers du nucléaire sont les mêmes que ceux de l’industrie. Il s’agit des professions de soudage, d’usinage, de maintenance ou encore de contrôle non-destructif. Les besoins vont du CAP au Bac +8. Nos cœurs de cible concernent les techniciens supérieurs avec des Bac Pro, des BTS ou des DUT ou encore quelques ingénieurs».
Et qui recrute
Ces dernières années, l’image de la filière nucléaire semble avoir évolué, profitant d’un regain d’intérêt. «On constate un changement de l’opinion publique qui voit les bénéfices que l’on peut tirer du nucléaire tant du point du vue du climat que de l’indépendance énergétique. Par contre, nous souffrons de la même difficulté d’attractivité que l’industrie». Pourtant, la filière prévoit largement de recruter avec Framatome en chef de file. «D’ici 2033, 100 000 recrutements sont attendus en France, dont environ 12 000 en région».
Pour Jean-Luc Ferrero, ce chiffre s’inscrit comme un minimum, car il ne tient pas compte du développement du nucléaire à l’international notamment. «50 % des centrales exploitées dans le monde utilisent des composants fabriqués en Bourgogne-Franche-Comté». Le développement d’une nouvelle génération de réacteurs et l’implantation de l’assembleur de microréacteurs à fission nucléaire Jimmy au Creusot avec ses 300 recrutements prévus, ne rentrent pas non plus dans les prévisions d’embauche annoncées.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert