Une reprise d'activité «quasi à la normale»

Après un mois d'arrêt pendant la période de confinement, l'activité reprend progressivement sur le site de Toyota Valenciennes à Onnaing. Malgré de nouvelles mesures de sécurité à respecter, la capacité de production approche de nouveau les 90%.

La production a repris sur le site de Toyota Valenciennes, après une pause d'un mois, suite à la crise du Covid-19. (Crédit : Samuel Dhote)
La production a repris sur le site de Toyota Valenciennes, après une pause d'un mois, suite à la crise du Covid-19. (Crédit : Samuel Dhote)

Voilà un mois que la production a repris sur le site de Toyota Valenciennes. Après avoir été mis au chômage partiel à partir du 17 mars, les opérateurs ont progressivement retrouvé leurs postes.

«Bien que l’activité ait été à l’arrêt, la maintenance des machines et la partie administrative continuait d’être assurée, rappelle Eric Moyère, directeur Communication et Business Planing. Ça a été un mois complet de brainstorming pour préparer le retour de nos opérateurs en toute sécurité.»

Ces derniers ont retrouvé leurs postes de travail à partir du 23 avril. «Nous les avons fait tourner en équipes très restreintes, quelques jours par semaine. Le but était que tous puissent être formés aux nouveaux comportements à adopter», continue-t-il.

Encore quelque 30 000 Yaris 3 à produire

Depuis le 11 mai, les équipes ont repris un rythme «quasi normal», dans des conditions cependant particulières.

Port du masque obligatoire et visière de rigueur si la distanciation physique ne peut pas être respectée ; séparation de certains postes de travail avec des plaques de Plexiglas… Toyota Valenciennes n’a pas lésiné sur l’investissement matériel pour protéger ses salariés. «Les restaurants sont fermés, les zones fumeurs élargies, les distributeurs condamnés…», complète le directeur Business Planning. Tout a été modifié, jusqu’au sens de circulation indiqué sur les parkings pour éviter les rassemblements. «Tout cela a un coût, bien entendu. Mais ce qui nous a coûté le plus cher, c’est bel et bien ce mois entier sans activité.»

Masques, visières et autres équipements sont de rigueur sur les postes de travail. © Samuel Dhote

Aujourd’hui, l’effectif salarial ne compte plus que 6% d’absentéisme, «des personnes ayant des pathologies à risque ou n’ayant pas d’autres choix pour garder leurs enfants», précise-t-on. Les équipes assurent alors les commandes mises en suspens pendant le confinement. Soit quelque 30 000 véhicules à produire. «Nous sortons 1 000 voitures par jour contre 1 100 d’habitude», indique Eric Moyère.

Ce seront alors les dernières Yaris troisième génération produites. Avec un peu de retard, juillet marquera le lancement tant attendu de la Yaris Cross Hybrid (voir encadré). Sa commercialisation commencera en septembre dans toutes les concessions européennes.

La capacité de production approche les 90%. © Samuel Dhote

Encadré :

Toyota : «Grande famille» pour le pouvoir d’achat

L’usine compte un effectif de 4 000 opérateurs. Autant de salariés mis au chômage partiel entre le 17 mars et le 23 avril. Pour contrer leur perte de pouvoir d’achat à cause d’un salaire amputé, Toyota est parvenu à signer un accord entre ses quatre organisations syndicales. «Le salaire des cadres n’ayant pas été touché par la situation, nous leur avons proposé de faire don de trois à six jours de congé au nom d’un fonds de solidarité pour compléter le salaire de nos opérateurs ; 97% des salariés concernés ont été volontaires. Cela prouve que nous nous soutenons tous et que nous sommes une grande famille», se félicite Eric Moyère.


Plan de soutien pour l’automobile : la Yaris 4 écartée

Interrogé quelques heures avant l’annonce du plan de soutien pour l’automobile par Emmanuel Macron, Eric Moyère avait le maigre espoir que la sortie de la Yaris Cross Hybrid puisse bénéficier des primes incitatives versées par le Gouvernement.

Les véhicules hybrides feront bel et bien leur entrée parmi les véhicules éligibles au bonus écologique. Mais le nouveau SUV prochainement produit à Valenciennes n’en fera pas partie. L’Etat octroiera aux consommateurs une prime de 7 000 euros pour l’achat d’une voiture électrique ou de 2 000 euros pour une hydrique rechargeable. Or, la technologie de la future Yaris est de type hybride non rechargeable. Sa batterie se recharge toute seule durant les différentes phases de conduite.

Le patron de l’usine, Luciano Biondo, indique être «déçu que la Yaris […] soit traitée comme une diesel nouvelle génération» bien qu’elle permette de rouler jusqu’à 80% en électrique en ville.