Une reprise à confirmer
Baisse des prix, rebond des ventes de logements, la pierre tend à retrouver un niveau de tarifs en phase avec le pouvoir d’achat des Français. La Lorraine suit la tendance. Son parc immobilier demeure en deçà des prix hexagonaux.
Dans la torpeur de juillet, les chiffres sont presque passés inaperçus. Les récentes données des experts et organismes spécialisés concordent : un retournement de tendance survient sur le marché immobilier. Pour la première fois depuis 2013, on assiste à une remontée des tarifs appliqués. Si les taux pour les crédits alloués aux travaux et ceux destinés à l’achat dans le neuf sont encore orientés à la baisse, les taux dans l’ancien progressent. Les années de crise en 2008 (2011 pour l’immobilier) semblent derrière nous. Pour que la reprise soit visible, pour que la pierre redevienne attractive et suscite le retour de l’ensemble des catégories d’acheteurs (primo-accédants notamment), le mètre carré doit perdre un peu de valeur. Les prospectives estiment que le prix de l’ancien devrait reculer de 2,5 % par an entre 2015 et 2017 et que la capacité d’achat moyenne passerait de 83 m2 actuellement à 100 m2 à fin 2017. Alors que la moyenne d’équilibre du marché tourne à 90 m2 . Beaucoup dépend maintenant des évolutions socio-économiques à venir. Entendu qu’une amélioration de la conjoncture, qu’un retour de l’inflation, qu’une baisse du chômage auraient un effet booster. Selon les scénarios envisagés, notamment ceux de la Banque de France, les taux moyens sur l’ensemble du marché atteindraient de 2,12 % à 2,32 % fin 2015 et 2,23 % à 2,40 % au 2ème semestre 2016.
Le pouvoir d’achat progresse
Tous ces indicateurs virant progressivement au vert poussent de plus en plus d’acheteurs à réaliser leur projet immobilier. Pas un hasard : depuis 2013, la baisse des taux équivaut à un recul des prix de près de 10 %. À revenus comparables, le pouvoir d’achat des ménages a progressé en quelques mois. Depuis janvier dernier, la production de crédits (montant global des prêts) dans l’ancien a bondi de 20,5 % et le nombre de prêts accordés de 14,5 %. La Lorraine, où 60 % des ménages sont propriétaires – taux augmentant avec la ruralité du lieu de résidence -, est dans cette mouvance positive. En juillet, le prix moyen d’un appartement en région était de 1 453 euros/m2 pour une maison et de 1 291 euros/m2 pour un logement. Avec des disparités constatées selon les territoires : Meuse (994/944), Moselle (1 542/1 401), Meurthe-et-Moselle (1 529/1 382), Vosges (1 126/1 126). Thionville garde la pôle position régionale quant aux prix les plus élevés, tant en appartement (1 896 euros/m2 ) qu’en maison (2 054/m2 ). Metz et Nancy sont dans cette fourchette. À l’autre bout de l’échelle, les tarifs moyens des localités comme Saint-Dié, Lunéville, Bar-le-Duc, Forbach, Toul avoisinent les 1 000 euros/m2 . Ce climat de reprise s’accompagne d’un bémol : une remontée des prix alors que les taux continuent leur progression pourrait mettre un frein à l’élan.