Une profession entre inquiétude et optimisme

Réunis à Gosnay, les commissaires aux comptes de la région vivent dans l’incertitude du devenir de leur profession. Leur vigilance reste de mise.

Régis Gourlet et Yves Nicolas.
Régis Gourlet et Yves Nicolas.

 

D.R.

Régis Gourlet et Yves Nicolas.

Les sujets d’inquiétudes sur le devenir de leur profession ne manquent pas pour les commissaires aux comptes, entre une toujours possible modification de leurs seuils d’intervention, la réforme de l’audit voulue par Bruxelles, des mandats nouveaux qui tardent à venir… Autant de sujets qui peuvent expliquer la forte présence des commissaires aux comptes du ressort de la cour d’appel de Douai à l’assemblée générale de leur Compagnie régionale le 8 octobre 2013, dans les locaux de la Chartreuse à Gosnay. Plus de 200 commissaires aux comptes – la Compagnie régionale compte 591 personnes physiques et 210 personnes morales – avaient fait le déplacement pour entendre Yves Nicolas, leur président national élu depuis février, commenter une actualité fort incertaine et leur apporter quelque réconfort.

 

Des sujets d’inquiétude. Si, d’entrée de jeu, il a réaffirmé «rester optimiste pour le futur de la profession», il n’a pas éludé les nuages qui s’amoncellent sur elles, à commencer par «le plus inattendu», celui de la remontée des seuils d’intervention applicables à l’audit légal dans les SAS. Inscrite dans le «choc de simplification» annoncé par le Premier ministre en juillet, cette mesure qui alignait les SAS sur les seuils applicables aux SARL, a été contrecarrée par une pétition en ligne qui a recueilli 8 400 signatures sur 13 500 inscrits et se trouve aujourd’hui «mise au frigo» avec quand même le risque de ressortir à tout moment.

Autre préoccupation d’un catalogue qui n’en manque pas, la réforme européenne de l’audit dont un texte définitif pourrait être voté le 3 février 2014 par le Parlement européen, même si de nombreuses questions restent en suspens telles que la rotation des cabinets, la durée des mandats, les missions non audit, l’audit légal dégradé… «Il faut rester mobilisés», a plaidé Yves Nicolas qui espère avoir connaissance du texte d’ici les XXVIes Assises nationales des 5 et 6 décembre à Paris-La Défense «pour voir ce que sera le futur des cabinets et du commissariat aux comptes».

 

Eléments positifs. Pour autant, dans ce contexte où les contraintes de régulation le disputent aux difficultés économiques, Yves Nicolas a pu faire état d’éléments positifs, à commencer par la bonne visibilité du commissariat aux comptes auprès des mondes publics et économiques. Il en voit pour preuve la mission spéciale à l’étude sur les délais de paiement après celle de tiers de confiance qui lui a été confiée sur les données environnementales et sociétales, alors que se profilent de nouveaux périmètres d’intervention, les comités d’entreprise, les hôpitaux, voire les collectivités locales…

«Je ne suis pas inquiet pour cette profession puisqu’elle est capable, en s’adaptant, de répondre à de nouvelles missions et à de nouveaux périmètres (…), pour peu aussi qu’elle sache faire preuve d’attractivité auprès des jeunes à fort potentiel et de visibilité, au-delà des milieux économiques, vers le grand public.»