Une plate-forme bimodale enfin sur les rails !

Tout le monde est d’accord, une étude est en route, la gare de triage de Somain pourrait redémarrer et devenir une plate-forme bi-modale de gestion des wagons. Ce qui pourrait relancer le projet de plate-forme logistique de Cœur d’Ostrevent…

Pour l'instant le vide de la gare de triage est incontestable. Pour combien de temps encore?
Pour l'instant le vide de la gare de triage est incontestable. Pour combien de temps encore?

Plate-forme bimodale. Jusqu’à présent, la SNCF restait sourde aux appels du pied des politiques de l’Ostrevent (Douaisis). La gare de triage de Somain, qui fut en 2004 la 4e de France avec 1 300 wagons expédiés par jour, ne cessa de péricliter, perdant de 2002 à 2008 jusqu’à 40% de sa capacité. En 2000, Fret SNCF transportait 55 GTK (1 GTK = 1 milliard de tonnes x km parcouru). En 2012, il n’y en a plus que 20,7 selon les syndicats. Bref, au vu des chiffres bruts la SNCF refusait de relancer le site. Mais récemment, à l’instigation du gouvernement qui semble s’intéresser à la filière rail, se sont réunis à Somain le sous-préfet Jacques Destouches, RFF, la  SNCF, le transporteur Géodis, les élus régionaux et les deux syndicats, la CGT et Sud-Rail, qui sont tombés d’accord pour relancer le site et confier une étude à un cabinet reconnu par la profession du rail (Transversales). Il s’agirait, sans envisager de suppressions de postes ni de nouvelles réorganisations, de créer une coopération bimodale sur un ensemble  ferroviaire Somain-Lourches en mutualisant les moyens. En clair, une plate-forme bimodale. L’Etat s’est engagé à étudier la question via le cabinet précité.

 

Une filière nécessaire. Le projet de plate-forme a déjà été présenté par la CGT (David Rotolo). Il table évidemment sur la toute proche Escaut canalisée au grand gabarit et les très nombreux  flux engendrés par les grandes surfaces du Nord qui, jusqu’à présent, utilisent presque exclusivement la route pour certaines marchandises (par exemple les packs d’eau). Et de dire qu’un convoi ferroviaire, c’est 22 wagons transportant 1 350 tonnes, soit 50 camions qu’on ne verrait plus sur les routes : une pollution non négligeable en moins. L’étude de faisabilité en cours pourrait être financée conjointement par la Région et la SNCF à concurrence de 100 000 €. L’aspect emploi est évidemment dans toutes les têtes, du gouvernement surtout puisque le président de la République a récemment demandé aux ministres d’en faire beaucoup plus à cet égard. Mais aussi l’avenir du ferroviaire dans le Valenciennois, première région de France, premier bassin d’emploi mais en difficulté par le manque d’une vraie filière industrielle comparable à l’Allemagne, vu les disparités de tailles d’entreprises, certaines énormes, d’autres bien loin de la taille de l’ETI. En «wagons isolés», cependant, le Valenciennois l’emporte largement. Cette plate-forme bimodale serait la bienvenue pour rationaliser et créer une vraie filière.

Reste à répondre aux questions concrètes : quel maître d’ouvrage, qui finance quoi, quel cahier des charges, quelle organisation ? Juste en face, le projet logistique trimodal de Cœur d’Ostrevent (communauté de communes de Cœur d’Ostrevent) s’en trouverait relancé après plusieurs années d’échec, lui qui a courageusement engagé d’importants investissements et qui comptait initialement sur … la relance de cette gare de triage.

D.R.

Pour l'instant, le vide de la gare de triage est incontestable. Pour combien de temps encore ?