Une peine d'inéligibilité "n'empêcherait pas du tout" Le Pen de censurer le gouvernement
Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée, a assuré mardi qu'elle ne s'empêcherait "pas du tout" de censurer le gouvernement même si elle devait être condamnée par la justice à une peine d'inéligibilité...

Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée, a assuré mardi qu'elle ne s'empêcherait "pas du tout" de censurer le gouvernement même si elle devait être condamnée par la justice à une peine d'inéligibilité, synonyme d'interdiction de candidature à de nouvelles législatives.
"Même si demain il y avait une exécution provisoire prononcée par le tribunal (...) ça ne m'empêcherait pas du tout de censurer le gouvernement. Y compris pour provoquer de nouvelles élections législatives", a assuré la cheffe de file du RN devant des journalistes à l'Assemblée nationale.
Le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer lundi sur le sort du RN et de sa cheffe de file, après que l'accusation a requis à son encontre une peine de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire (s'appliquant immédiatement, même en cas d'appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d'amende, dans le dossier des assistants parlementaires d'eurodéputés RN.
La peine d'inéligibilité est obligatoire pour le délit de détournement de fonds publics reproché à Marine Le Pen, mais la demande exécution provisoire a surpris.
"Ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique, puisqu'elle priverait le peuple français de potentiellement choisir sa future présidente de la République", a déjà critiqué la cheffe de file du parti d'extrême droite qui, avant même de penser à la présidentielle de 2027, pourrait se voir empêchée de se présenter aux législatives en cas de dissolution.
"Mon cas personnel n'aura aucune influence sur notre capacité à prendre les décisions nécessaires pour les défendre", a toutefois insisté la députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, confiant son "agacement" concernant la politique de François Bayrou.
"Il y a une programmation pluriannuelle de l'énergie qui, au moment où on se parle, doit être signée par décret, ce qui est une véritable honte parce qu'elle engage le pays sur le plan énergétique pour les dix prochaines années, et qu'elle prévoit 100 milliards de dépenses pour les énergies intermittentes, dont 37 milliards uniquement pour le raccordement des éoliennes en mer au réseau", a-t-elle critiqué.
"Je ne vois rien venir sur la proportionnelle (...) engagement qui a été effectué par Emmanuel Macron, maintes fois. C'est un des axes forts de M. Bayrou, je ne vois rien venir et je trouve que le temps est long", a-t-elle poursuivi.
"Et puis je considère qu'en matière d'immigration, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est dans l'inertie totale", a-t-elle ajouté.
37RD6WE