Une nouvelle couveuse à la BGE Hauts de France

La BGE de Denain propose au candidat créateur d’entreprise une couveuse. Voilà qui complète un dispositif d’émergence de TPE dans un bassin d’emploi qui renaît. Pour plus d’efficacité, la BGE a créé un poste d’animateur de couveuse et la plateforme de services “BG e-Club”.

La friche Bona à Saint-Amand-les-Eaux va devenir village d’artisans, une bonne opportunité pour l’installation de jeunes TPE.
La friche Bona à Saint-Amand-les-Eaux va devenir village d’artisans, une bonne opportunité pour l’installation de jeunes TPE.

 

La friche Bona à Saint-Amand-les-Eaux va devenir village d’artisans, une bonne opportunité pour l’installation de jeunes TPE.

La friche Bona à Saint-Amand-les-Eaux va devenir village d’artisans, une bonne opportunité pour l’installation de jeunes TPE.

C’était une des rares BGE du Nord-Pasde- Calais à ne pas disposer de couveuse. La situation sur Denain et ses environs était même pire avant février 2011, date de la création de la BGE locale, pour la création d’entreprise puisque si le conseil général du Nord avait depuis belle lurette ouvert une Ruche, le dispositif BGE en était, lui, absent, renvoyant le candidat entrepreneur sur Valenciennes ou Douai. Aujourd’hui, Laurent Demain, responsable de cette BGE créée spécialement pour ce secteur en plein redéveloppement, commence à disposer d’outils d’incitation à la création de TPE qui provoquent des “frémissements” sous forme d’intentions de créations d’activité. Il aura fallu auparavant le vaste programme enclenché par les élus de la CA Porte du Hainaut visant à ramener de l’activité sur les friches industrielles abandonnées près du bord à canal. L’intercommunalité y a d’abord installé cette BGE qui, depuis, multiplie les initiatives visant à créer une “culture” de l’entreprise en Denaisis et environs.

Optimisme. Il existait là une demande de couveuse puisque depuis sa création le 1er avril 2012, six personnes s’étaient manifestées, cinq dossiers supplémentaires sont en cours d’examen pour admission à la couveuse et, en septembre, quatre vont postuler, pour une dizaine de places disponibles. L’année 2012 est une période test pour Laurent Demain et Christophe Mattioli, ancien chef d’entreprise et coach à la BGE : “Nous sommes optimistes d’autant que nos risques sont limités !” Il est vrai qu’avec un budget de départ de 150 000 € fournis essentiellement par le Conseil régional, le conseil général du Nord, l’Etat, l’Europe et la CAPH, puis avec une bonne communication hors des murs, sans oublier l’arrivée de quelques partenaires comme Pôle emploi par exemple, l’entreprise semble tout à fait viable. Un bilan est établi après les trois premiers mois portant sur le dispositif d’information : il fait le point sur la communication auprès des élus de la CAPH, du réseau BGE et de ses conseillers et chaque premier lundi du mois, une réunion informative se tient en BGE.
Quelques statistiques sont encourageantes émanant des BGE ayant déjà leur couveuse : sur 14 couveuses en région, 1 800 candidats créateurs se sont manifestés ; 60% ont créé leur société qui existe toujours depuis au moins trois ans, 20% ont abandonné et 20% sont retournés à l’emploi comme salariés. Dans certaines villes, les chiffres sont encore meilleurs puisque 80% ont créé et les 20% restants sont repartis en formation complémentaire, par exemple par un retour en couveuse, cette fois pour améliorer le projet ou le revoir complètement. Concrètement, le candidat créateur a tout intérêt à se connecter le plus vite possible sur le site de la BGE grâce auquel il aura aussi accès à la plate-forme “BG e-Club” réservée à celles et ceux qui ont déjà monté leur projet, validé ensuite. Mais Christophe Mattioli, qui ne cesse de tourner dans le Denaisis pour présenter cette couveuse, tient à chaque fois à mettre en garde et informer les candidats sur quelques points.

L’admission en couveuse : un contrat. Des précautions s’imposent avant de frapper à la porte de la couveuse pour un an de “pédagogie de l’entreprise” par sessions de trois mois et un rendez-vous par semaine. Il faut d’abord avoir l’idée d’une activité intégrable, c’est-à-dire entrant dans un champ entrepreneurial adapté aux BGE. C’est ainsi que beaucoup de projets concernent les services à la personne, il s’agit là généralement de TPE. A l’extrême, si le projet consiste à créer une fonderie de 150 personnes sur 20 000 m2 pour vendre des millions de tubes aux industriels américains, mieux vaut s’adresser à la CCI international… Important : pendant la formation, le postulant créateur reste demandeur d’emploi. Selon la loi de 2003, l’admission en couveuse fait l’objet d’un vrai contrat puisque, pour faciliter les tests de viabilité et les études de marché, la couveuse prête son numéro de Siret. Une fois le projet validé, un accompagnement de deux ans se met ensuite en route, le créateur n’avance donc pas seul et il reste sur la plate-forme de services. Le chef d’entreprise est autonome, il transmet son CA à la couveuse, le résultat lui est versé en fin de formation. Des ateliers collectifs permettent de confronter les expériences des candidats et d’échanger, et la formation se fait en liaison avec des réseaux d’entrepreneurs expérimentés. Précision capitale afin qu’aucune confusion ne persiste : la couveuse ne monte pas de projet avec le candidat entrepreneur. Elle étudie si son projet est viable et le teste en réel. C’est une fois sorti de ce cadre que l’entrepreneur qui a vu son projet validé par des professionnels, créera administrativement et concrètement sa société. Elle aura alors une existence légale et pourra opérer sur un marché. Enfin, lors de la soutenance du business plan à la table des banquiers, si on le lui demande, la couveuse via son représentant peut témoigner de la solidité du projet examiné ce jour-là, ayant suivi durant une année son porteur. Un témoignage qui devient un atout car il peut se transformer en levier bancaire pour obtenir le prêt d’amorçage. Mais le banquier ne peut être contacté au nom de la couveuse.

Contact : c.mattioli@bge-hautsdefrance. fr – wwwbge-hautsdefrance. fr 03 28 52 56 90.