Une modernisation stratégique
L’usine, située à Coudekerque-Branche et dernière du groupe Rio Tinto en France, a achevé, courant juin, la modernisation d’un de ses quinze équipements de production d’oxyde de bore pour des marchés de spécialité. Une très bonne nouvelle pour ce site implanté depuis 1902.
Le groupe ne souhaite pas communiquer le montant total de l’investissement, mais «il représente à lui seul deux années de ce que l’on investit habituellement sur le site», commente François-Pierre de Feydeau, directeur général de Borax français. Installé à Coudekerque-Branche, le site retraite le minerai de bore extrait et raffiné en Californie – où le Groupe possède sa propre mine – pour lui conférer des propriétés de grande pureté. «Le produit, sous la forme d’une poudre blanche, est acheminé par voie maritime en Europe, à notre terminal de Rotterdam. De là, il est soit reconditionné et expédié à nos clients finaux en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, soit transporté à Coudekerque pour y être retraité pour des clients exigeant une très haute pureté», précise François-Pierre de Feydeau. L’oxyde de bore est surtout utilisé en agriculture, en pharmacie ou encore dans l’industrie nucléaire. On le retrouve aussi dans l’industrie automobile, du verre et de la céramique. Chaque année, Borax français en produit de 7 à 8 000 tonnes, vendues essentiellement en Europe (60%) et aux Etats-Unis (37%).
L’investissement important consenti par le groupe porte sur la modernisation de l’une des quinze lignes de production du site dunkerquois. Reconstruite juste après-guerre, celle-ci était devenue complètement obsolète et risquait à terme de menacer la santé et la sécurité des opérateurs. «L’intérêt stratégique de cette ligne est sa capacité à absorber une matière première de très faible qualité, par exemple issue des produits déclassés de nos trois sites européens, pour qu’ils puissent être réinjectés dans le processus de production plutôt que jetés», se félicite le dirigeant, heureux que le choix du groupe se soit porté sur le site de Dunkerque. «Ce qui a emporté la décision, c’est la volonté de garder intact le savoir-faire de notre site unanimement reconnu, mais aussi la certitude de trouver sur place toute la sous-traitance dont nous aurions besoin pour la construction et la maintenance de l’équipement. C’est une excellente nouvelle pour notre site, qui permet de préserver notre cinquantaine d’emplois et d’être optimiste pour l’avenir.»
En fonctionnement depuis courant juin, la nouvelle ligne aurait dû être terminée fin mars si les mesures de confinement n’étaient pas entrées en vigueur suite à la crise sanitaire. «Le chantier a dû être stoppé pendant plusieurs semaines alors même que le site a continué à produire normalement, tout en garantissant la sécurité du personnel grâce à des mesures d’hygiène et de distanciation sociale drastiques. Finalement, le chantier a pu reprendre mi-avril après la mise en place de mesures strictes, en concertation avec l’ensemble de nos sous-traitants qui les ont d’ailleurs parfaitement respectées», conclut François-Pierre de Feydeau.