Une fin d’année 2020 adoucie pour Arc

Le groupe Arc, touché par la crise sanitaire, a pu être soulagé financièrement par l’Etat et la Région Hauts-de-France. Un rebond est maintenant attendu pour l’entreprise historique d’Arques qui a accueilli, le 11 septembre, les ministres Agnès Pannier-Runacher et Brigitte Bourguignon, ainsi que le président de Région Xavier Bertrand.

Brigitte Bourguignon et Agnès Pannier-Runnacher (au centre) lors de la visite de l’usine à Arques. (© Aletheia Press / M. Guillot)
Brigitte Bourguignon et Agnès Pannier-Runnacher (au centre) lors de la visite de l’usine à Arques. (© Aletheia Press / M. Guillot)

 

Cette fin d’année 2020, Arc international va pouvoir la vivre un peu plus sereinement. Après cinq mois presque à l’arrêt, en grande partie à cause du coronavirus, le groupe verrier a vu son chiffre d’affaires dégringoler à 12 millions d’euros en avril. L’Etat, la Région Hauts-de-France et la Capso sont venus au secours du groupe, avec un prêt global de 108 millions d’euros. Surtout, ce prêt va permettre à l’entreprise de conserver son site à Arques, dans le Pas-de-Calais, tout en se délestant de sa ligne de production en Russie. L’occasion pour la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, mais aussi pour la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, et pour le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, de se rendre dans l’Audomarois.

Après une longue visite et une discussion avec les syndicats du groupe, la ministre déléguée à l’Industrie a voulu avant tout mettre l’accent sur la conservation de ces emplois en France : «Une entreprise, c’est avant tout un sujet humain. Ce sont des talents qu’il faut développer. Nous avons la conviction que cette entreprise va réussir. On est dans un métier de passion. Depuis 2015, Arc a remboursé les financements que l’Etat lui a mis à disposition. On ne nie pas les obstacles, mais on voit qu’il y a du savoir-faire, il y a une marque. Il faut pousser.»

Une direction rassurée

Ces 108 millions d’euros, la direction du groupe les accueille à bras ouverts. Si les chiffres étaient repartis à la hausse en 2019 pour l’entreprise, ils ne tenaient finalement qu’à un fil. Avec ces nouveaux prêts et l’apport de 20 millions d’euros en capital de l’actionnaire, Arc espère pouvoir continuer sa mutation, avec l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail, la rénovation de ses fours ou encore l’automatisation de sa zone d’emballage.

Brigitte Bourguignon et Agnès Pannier-Runnacher (au centre) lors de la visite de l’usine à Arques. (© Aletheia Press / M. Guillot)

«On a réussi à trouver une solution pérenne à un problème qui était fixe, à restructurer notre bilan pour finir l’année qu’on avait bien débutée, explique Nick Holder, directeur général du groupe. On a énormément d’employés qui partent à la retraite. La transmission du savoir, c’est un des enjeux principaux. On embauche 70 personnes en CDI cette année, ici, à Arques. On emploie aussi beaucoup d’alternants (150 postes ndlr), et c’est grâce à ça qu’on va réussir à garder l’emploi ici, à former les jeunes au fil du temps. Je suis confiant pour le futur du groupe.»

La réduction du taux de certains prêts existants, passant de 12% à 0,5%, soulage dans le même temps le groupe verrier, qui espère maintenant une reprise du secteur de la restauration pour à nouveau voir sa situation repartir là où elle avait commencé, lors des deux premiers mois de l’année 2020.


La Région débloque un prêt de 12 M€

Le 2 septembre lors d’une commission permanente en visioconférence, la Région des Hauts-de-France a voté à l’unanimité l’octroi d’un prêt de 12 millions d’euros à l’entreprise ARC international. «On est sur une des toutes premières entreprises de la région, qui est fragilisée», a rappelé Xavier Bertrand, le président de la Région. L’entreprise emploie en effet 9 000 salariés dans le monde, dont 4 700 sur le site historique d’Arques. Aussi, même si «ce n’est pas la Région qui a pour vocation d’assurer la solvabilité de l’entreprise», elle a néanmoins décidé d’apporter son soutien aux côtés de l’Etat (94 M€) et de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (2 M€).

Elle n’a toutefois pas oublié de pointer du doigt la frilosité des banques sur ce dossier. «Il me semble que c’est aussi aux établissements bancaires de prendre des risques. Dans un dossier comme celui-ci, ce n’est pas normal que les banques soient aux abonnés absents», s’est emporté Xavier Bertrand. La moitié du prêt sera versée en octobre, la seconde tranche étant programmée pour avril 2021, avec un taux variable entre 0,5 et 2%. Au total, ce sont ainsi 108 millions d’euros qui seront prêtés par l’Etat et les collectivités à l’entreprise, en sus d’un apport de 15 millions par l’actionnaire. Après un exercice 2019 en ligne avec les attentes et un début d’année 2020 prometteur, le groupe verrier a été mis en difficulté par la crise liée à la Covid-19, avec une baisse de chiffre d’affaires qui a cumulé à -73% au mois d’avril !
B. D.