Une filature qui s’adapte à la mondialisation

Son domaine, c’est le fil en viscose destiné au prêt-à-porter féminin… Avec le soutien de la collectivité, l’entreprise investit 3 millions dans des machines inédites en France. Parmi ses objectifs : développer l’export.

Franck Groebli, président de VIT, lors d’une visite organisée, mi-décembre, pour les élus de la Communauté de communes du Pays Solesmois. L’investissement va moderniser un tiers du parc de machines et créer en principe cinq emplois.
Franck Groebli, président de VIT, lors d’une visite organisée, mi-décembre, pour les élus de la Communauté de communes du Pays Solesmois. L’investissement va moderniser un tiers du parc de machines et créer en principe cinq emplois.
D.R.

Franck Groebli, président de VIT, lors d’une visite organisée, mi-décembre, pour les élus de la communauté de communes du Pays solesmois. L’investissement va moderniser un tiers du parc de machines et créer en principe cinq emplois.

 Cette filature, située à Viesly, dans le périmètre de la communauté de communes du Pays solesmois, non loin du Cateau-Cambrésis et de Caudry, a comme premier mérite d’avoir survécu dans ce marché mondialisé du textile habillement. Et comme deuxième, de rechercher dans son métier une position de leader européen… Le site remonte à la fin du XIXe siècle. L’histoire familiale des Ets Groebli et Fils a, elle, commencé dans les années vingt. Son actualité, ce sera, au printemps 2014, la fin d’un programme d’investissements de 3 millions d’euros (avec 280 000 euros de la Région et 20 000 de l’Intercommunalité).  

 Marché mondialisé. Le marché de la filature VIT, c’est celui des fibres courtes, et plus précisément du prêt-à-porter féminin léger (tops, tee-shirts, mailles fines, gilets, robes…). L’entreprise fabrique du fil à base de viscose. Ce fil sert à la réalisation d’articles destinés à des enseignes comme Promod, Camaieu, Zara…

La fibre de viscose vient de la cellulose du bois. La matière première transformée par VIT provient donc de pays boisés (Autriche, Indonésie, Thaïlande, Inde…)

«Pour survivre aujourd’hui en France, en tant que filature, explique Franck Groebli, président de VIT (il incarne la troisième génération), il faut être automatisé et réactif. Les filatures de main-d’œuvre, chez nous, ce n’est plus possible, même si nous allons passer de 70 à 75 salariés. Nos produits permettent de fabriquer des pièces qui doivent demander peu de temps et de coût de confection.» La filature aurait compté, dans les années cinquante, jusqu’à 500 salariés.

 Réactivité indispensable. Le présent et l’avenir de l’entreprise passent donc par l’automatisation et la performance de l’outil de travail. «Avec le fabricant suisse Rieter, précise Franck Groebli, nous mettons en œuvre un nouveau procédé de fabrication qui va multiplier par trois la vitesse des machines, tout en donnant un toucher plus doux aux produits finis.» Ces machines (carderie, étirage, fabrication du fil…) seraient inédites en France. Il explique qu’à l’heure de la mondialisation, l’entreprise doit être également très réactive dans les délais et la qualité. «Avec nos sites de Viesly et de Caudry (Coloredo et Velysam), nous sommes les seuls en France à intégrer fabrication du fil, tricotage et teinture. Les investissements en cours ont pour but de moderniser 30% du parc de machines et d’augmenter la production de 65 à 70% dans nos 10 000 m2

 Exporter plus. VIT cherche aussi à augmenter sa part à l’export et à conquérir d’autres pays. «On a attaqué le marché du Brésil depuis deux/trois ans. On vise aussi les consommateurs de l’hémisphère Sud», précise le président de VIT. Le chiffre d’affaires 2012 était de 17 millions, dont 5 à l’export.