Une Fabrique à entreprendre

Le quartier de la Gare à Saint-Omer vit de profonds changements. Derrière les travaux qui ont totalement requalifié le bâtiment aux belles façades, une partie de l'espace servira à un dispositif expérimental : une Fabrique à entreprendre. Une convention a été signée le 18 octobre dernier.

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D.R.

François Decoster, président de la CAS et vice-président des Hauts-de-France en charge de la culture, avec Brigitte Louis, directrice déléguée de la CDC, et Jean-Luc Blondel, sous-préfet de Saint-Omer, lors de la signature de la convention.

 

C’est une grande boîte qui trône sur la place centrale de la gare de Saint-Omer. Un condensé, un mix de ce qui se préfigure au sein même du futur grand hall de l’édifice en rénovation depuis des mois. Tout un environnement dédié à la création numérique, avec des outils comme une découpeuse laser, 1 découpeuse vinyle, 4 imprimantes 3D, 1 fraiseuse, et 1 brideuse numérique : le minimum pour être reconnu fablab. La société Pop gère les lieux pour le compte du Conseil régional. Créée en 2015, elle anime et accompagne au prototypage des idées des publics qui s’essaient au numérique : près de
2 000 personnes en ont franchi les portes
pour s’essayer à la production numérique. «Par exemple, nous les accompagnons à la réalisation d’un prototypage en leur fournissant les matières. S’ils veulent produire une série, nous leur demanderons d’amener les matières», indique une salariée de Pop qui espère susciter l’envie d’entreprendre dans les quartiers qui décrochent.

Une plate-forme de production numérique au service de ceux qui ont des idéesDevant les nombreux partenaires signataires (16 !) qui font bloc dans l’espace exigu, François Decoster, président de la CAS et vice-président des Hauts-de-France en charge de la culture, signe avec Brigitte Louis, directrice déléguée de la CDC, et Jean-Luc Blondel, sous-préfet de Saint-Omer, la convention qui met tous les acteurs de la vie économique du territoire autour de la table pour cette Fabrique à entreprendre. Sur une idée originale que la CDC a lancée en 2014, la Fabrique se veut «une plate-forme de coordination de l’entrepreunariat pour optimiser son déploiement et sa présence dans les territoires ayant signé des contrats de ville, contrats qui s’inscrivent dans une démarche intégrée de soutien aux quartiers en décrochage», explique la préfecture du Pas-de-Calais. La CDC y consacrera 100 000 euros sur deux ans, tandis que le Conseil régional finance pour 70 000 euros l’équipement et une partie du fonctionnement. Sur un budget total de 250 000 euros, la CASO complète le tour de table financier. Le département du Pas-de-Calais est pilote sur cette opération nationale lancée en mai dernier. Deux autres plates-formes de ce type ont été inaugurées cette année, à Boulogne-sur-Mer et à Arras. «Dans trois ans, ces mêmes services seront dans le hall, mais 20 fois plus grands dans la gare», a promis François Decoster. En attendant, il faudra aussi que les créateurs s’approprient cet espace. Le principe de start-up territoriale est à l’épreuve du réel. Et si tous les acteurs de la création s’impliquent dans la réussite de ce dispositif, il n’est pas dit qu’ils rejoindront tous le hall de la gare à l’issue des deux ans de la convention.