Une étude sur son ancrage territorial

Lors du premier semestre, un cabinet parisien a travaillé sur l’intégration du musée dans son territoire et la façon de développer son impact touristique, économique, social et culturel.

Stéphany Durieux et Patrice Deparpe. Pour eux, il y a bien sûr la « communication passive » liée au prestige du peintre, mais il y a aussi beaucoup d’initiatives.
Stéphany Durieux et Patrice Deparpe. Pour eux, il y a bien sûr la « communication passive » liée au prestige du peintre, mais il y a aussi beaucoup d’initiatives.
D.R.

Stéphany Durieux et Patrice Deparpe. Pour eux, il y a bien sûr la «communication passive» liée au prestige du peintre, mais il y a aussi beaucoup d’initiatives.

 

Le musée départemental Henri-Matisse au Cateau-Cambrésis a rouvert en 2002. Onze ans plus tard, selon Stéphany Durieux, chargée du tourisme, la fréquentation annuelle moyenne est de 70 000 visiteurs. Bien sûr, le musée est avant tout un lieu culturel au rayonnement international, mais quels rapports cette direction décentralisée du Conseil général (où travaillent 50 personnes) entretient-elle avec son territoire ? Cette année, une étude a été lancée sur ce thème. But : provoquer la réflexion sur la façon de mieux intégrer le musée dans le sud du Nord et d’en développer l’ “impact”. Stéphany Durieux précise : «L’étude a été confiée à un cabinet parisien et répond à un souhait de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis. Le Conseil général s’est occupé de l’appel d’offres et du financement.»

Hors sol ? Patrice Deparpe, conservateur adjoint depuis trois ans, relie cette étude au projet de contournement nord de la ville dont le chantier doit démarrer en octobre. Pour lui, la nouvelle route ne va pas manquer d’alimenter les réflexions des élus sur les retombées du nouveau tracé pour la commune, très excentrée, et son musée, à l’horizon 2015. Cet isolement géographique explique sans doute l’expression d’équipement “hors sol” employée dans l’étude. Mais notons qu’elle vise aussi l’intercommunalité qui, constate-t-elle, a du mal à tirer parti de cette locomotive.

Le musée n’est pas inactif. Depuis onze ans, expliquent Stéphany Durieux et Patrice Deparpe, l’équipe du musée s’emploie, pour sa part, à développer le rayonnement du musée avec des initiatives et l’aide des acteurs du tourisme. Même s’il n’y a pas de chiffres précis, la chargée du tourisme constate que l’ouverture du Louvre-Lens a fait venir des visiteurs au Cateau, tant de Paris que du nord de l’Europe. «Les gens, dit-elle, profitent de leur passage dans la région pour voir d’autres choses.»

Parmi les initiatives : un «pass» depuis deux ans entre Guise (familistère), Bohain-en-Vermandois (maison familiale du peintre) et le musée ; depuis cet été, un «pass» entre les musées du Cateau, de Caudry et de Cambrai ; un travail avec les excursionnistes, hôtels et restaurants, commerçants locaux, écoles et habitants (ces derniers ont l’accès gratuit) ; des invitations systématiques aux élus et aux médias…

Entreprises. Patrice Deparpe estime que l’on ne vient pas au Cateau «par hasard» et que le musée représente ou conforte quelque 460 emplois induits ou indirects. Quant au lien avec les entreprises, il existe déjà. «Le rayonnement international du peintre peut jouer dans une implantation. Les séminaires vont être développés et l’on envisage la création d’un club des mécènes.»