Une bonne bouffée d’hydrogène dans la région

Réunis en assemblée générale le 21 octobre, les membres du GEIE (Groupement européen d’intérêt économique) de la Grande Region Hydrogen, regroupant des industriels lorrains, allemands et luxembourgeois, entendent mettre en place un écosystème hydrogène intégré et transfrontalier. Objectif : développer et optimiser une économie de l’hydrogène sur le territoire.


© GRTgaz/S.A.
© GRTgaz/S.A.

Mettre en place un écosystème hydrogène intégré et transfrontalier sur le territoire de la Grande Région ! C’est l’objectif affiché des membres du GEIE Grande Region Hydrogen (Creos Deutschland, Encevo, GazelEnergie, GRTgaz, H2V, Hydrogène de France, SHS - Stahl-Holding-Saar GmbH et Steag GmbH). La donne n’est pas nouvelle mais elle a été réellement entérinée le 21 octobre à l’occasion de l’assemblée générale de ce GEIE. «Les membres du GEIE se sont fixés, individuellement et collectivement la mise en place de cet écosystème en connectant des projets de l’ensemble de la chaîne de valeur (production, transport et consommation). La Grande Region Hydrogen contribuera à décarboner l’industrie de l’acier et le secteur de la mobilité, conformément aux objectifs fixés par la Commission européenne et le Green Deal pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’écosystème ainsi créé devrait réduire les émissions de C02 de plus de 980 000 tonnes par an d’ici 2030», assurent les membres du GEIE. 


61 000 tonnes produites par an

Le périmètre actuel de ce nouvel écosystème est la Lorraine, l’État fédéral de la Sarre en Allemagne et le Grand Duché du Luxembourg. «Les projets développés par la Grande Region Hydrogen participeront à la croissance économique et à l’attractivité de la région, avec des investissements importants (plus de 600 M€ pour les installations de production et les infrastructures de transport) pour produire jusqu’à 61 000 tonnes d’hydrogène par an», continuent les membres du GEIE. «L’infrastructure de transport, non discriminante, générera des gains économiques en optimisant l’adéquation entre l’offre et la demande au fur et à mesure des nouvelles connexions. Cet effet d’échelle contribuera à réduire le prix final de l’hydrogène renouvelable, une étape importante dans le développement d’un marché européen de l’hydrogène.» Cette démarche initiée s’affiche également comme un gain en termes d’attractivité de la région transfrontalière. «Elle ouvre la perspective d’un nouveau chapitre industriel après l’ère du charbon, s’appuyant sur une énergie verte à un prix compétitif.» Exemple typique avec la mutation des plateformes de Carling-Saint-Avold et de Völkligen vers la production massive d’hydrogène par électrolyse. «Cela apportera une nouvelle dynamique au cœur de l’Europe. Plus de 140 nouveaux emplois directs et 230 emplois indirects sont attendus, entraînant le développement de programmes de recherche et de professionnalisation au sein des universités.» Une filière est née...

Projet de stockage d’hydrogène à Cerville

Nom de code : Stor’Hy : Signe particulier : projet de Storengy, filiale d’Engie, de stockage d’hydrogène sur son site de Cerville à une dizaine de kilomètres de l’agglomération nancéienne. Centré sur le stockage, ce projet n’entre pas dans le périmètre du GEIE Grande Region Hydrogen mais participe, également, activement au développement d’une filière hydrogène renouvelable dans la région. Il a été présenté en mai dernier à l’occasion d’une conférence en ligne rassemblant les acteurs de la région pour présenter le potentiel de la filière hydrogène. «Les besoins de stockage de la filière hydrogène sont différents de ceux du gaz naturel. Ils nécessitent la création de cavités de plus petite taille, adaptées aux besoins du marché de l’hydrogène d’aujourd’hui et modulables pour ceux de demain», explique la filiale d’Engie. Le site de Cerville de stockage de gaz naturel est implanté en nappe aquifère à 500 mètres de profondeur. L’ambition du projet Stor’Hy est de construire une nouvelle cavité saline dédiée à l’hydrogène dans les couches de sel supérieures de la nappe aquifère. «Dans un premier temps, il est prévu de créer sur le site une cavité saine peu profonde, à environ 270 mètres de profondeur. Elle permettra de stocker 9 tonnes d’hydrogène.»