Une année 2012particulièrement intense à Onnaing !

La sinistre année 2011 est à effacer des mémoires et pourtant elle y est encore bien présente. Aussi, rien de tel que de se donner immédiatement des objectifs offensifs et ambitieux. Ainsi la Yaris 3 va-t-elle mobiliser les esprits et toutes les énergies du constructeur japonais, tandis que l’hybride est encore en préparation, mais sera dévoilée au grand public le 6 mars, au salon international de Genève.

M. Sano et la petite dernière, la Yaris 3.
M. Sano et la petite dernière, la Yaris 3.

 

M. Sano et la petite dernière, la Yaris 3.

M. Sano et la petite dernière, la Yaris 3.

Les difficultés forgent le caractère, dit-on. Cette année 2011 en est une démonstration supplémentaire puisque Toyota Onnaing en ressort plus déterminé et plus fort mentalement. Pour 2012, son programme est simple : vendre le maximum de Yaris 3 et préparer l’arrivée du modèle hybride. Au passage, le constructeur nippon confirme que le site d’Onnaing est plus que jamais conforté dans sa position stratégique dominante, autour de laquelle s’articule le marché européen, celui qui compte le plus dans le monde pour lui. “La technicité française et la qualité de la main-d’oeuvre nordiste nous importent particulièrement. Elles sont reconnues dans l’Europe entière. Et, par bien des côtés, le marché européen de la citadine est le plus riche d’enseignements très divers pour nous. C’est une vraie référence”, n’a cessé de répéter récemment M. Makoto Sano, président de Toyota MMF. Onnaing est à ce point un hub de technologies qu’il récupère régulièrement certaines des fabrications jusque-là sous-traitées ou délocalisées. De même, le site a recours, dans le bassin minier, à des équi-pementiers tels que Toyota Boshoku et Faurécia qui prennent en compte plus que la simple création de sièges ou tableaux de bord, mais des ensembles plus vastes du process.

La paix sociale pour une production qui reprend un rythme de croisière. Mis à mal sur le plan social à Onnaing par les conséquences industrielles du tsunami du 11 mars 2011 puis par les inondations en Thaïlande (12 jours d’arrêt de la production) – trois semaines d’approvisionnement en pièces quasi stoppées, pour ne parler que du principal –, Toyota a repris l’initiative au second semestre (une grève en avril) en proposant avec succès un nouvel “ordre social” aux 4 470 salariés – comptant l’équipe de nuit remise en place en décembre 2011 –, dont 1 380 intérimaires. Concertation via des entretiens individuels systématiques, organisation de tables rondes avec 668 salariés sur des problèmes internes, 880 embauches pour la construction de la Yaris 3, conversion de 100 CDD en CDI, et plan portant sur le pouvoir d’achat avec un 13e mois progressif, les perspectives de carrière et la communication interne. Les quatre syndicats ont validé ce plan qui, pour M. Sano, reflète un souci constant du groupe : “Les relations sociales doivent être sereines. L’arrivée de la Yaris 3 était l’occasion de conclure cet accord de fin d’année. On a trois groupes de travail avec l’accompagnement, et des objectifs communs tous les trois mois en permanence. Ma priorité, c’est le dialogue constructif avec le personnel.”

Objectif 2012 : une voiture toutes les 60 secondes ! Si pour François Papin, vice-président en charge de l’administration, le social permet à l’industriel de travailler en toute sérénité, certains chiffres doivent suivre et donc rapidement progresser. “La production n’a pas été bonne en 2011, admet-il, avec 149 114 véhicules, bien loin du record de 2007 avec 267 000 voitures.” M. Sano mise cependant sur “une croissance raisonnable en 2012, car trop d’incertitudes de toutes sortes persistent encore”. Parmi les objectifs, celui de gagner en plein régime 8 secondes, entre les 68 pour produire une voiture en 2011 et les 60 espérées en 2012… Pour la Yaris 3, la visibilité est très bonne jusqu’en juin, elle arrive après la 2, modèle en fin de parcours, avec pas mal de vraies nouveautés.

Nécessité de la localisation. A ces objectifs concernant stricto sensu la Yaris 3, s’ajoutent ceux liés à la prochaine hybride, une Yaris 3 “HSD Concept” qu’il faudra vendre en 2012 à 200 000 exemplaires minimum. Les marchés sont communs pour un premier investissement de 50 M€ dans ce thermique-hybride. La Yaris HSD qui, après le salon de Genève en mars (là où Toyota avait présenté sa Yaris 3), sera produite en mai 2012 et commercialisée à partir de juin, suivra la même route : le carré magique prisé par les Japonais, à savoir le Benelux, l’Allemagne, l’Angleterre et la France. Sachant qu’en 2011, si la Belgique et la Pologne ont répondu présent, la France et l’Allemagne ont été ternes. En avril dernier, le président de Toyota a décidé de changer l’organisation mondiale en cinq zones et en leur accordant une grande autonomie de décision. L’Europe a été désignée région leader, car étant le marché le plus compétitif, le plus complexe et le plus mature. Honneur qui a pour contrepartie des devoirs supplémentaires en termes de résultats. “Le business doit y progresser et cela ne peut se faire que via une meilleure rentabilité, prévient François Papin. Ça passe par nos équipementiers mais aussi quelques alliances en cours d’examen. On le fait avec BMW pour les moteurs à l’horizon 2015. Il nous faut aussi une usine chargée à plein temps, il y a des études en cours dans nos unités de Turquie et d’Angleterre, on réfléchit à tout ça.” Excellent synthétiseur, M. Makoto Sano résume : “Notre politique est toujours de fabriquer la voiture sur place. Mais on ne sait pas toujours dans quel pays on vendra en premier… Ensuite on voit avec les fournisseurs ce qu’on peut faire. Ici, on arrive déjà à produire, c’est très bien ! Avant, la Yaris était au Japon, aujourd’hui elle est en Europe et dans le monde, donc nous progressons. Nous allons continuer à essayer de faire mieux. Nos nouvelles équipes, mais aussi nos fournisseurs, veulent comprendre notre stratégie !” François Papin surenchérit pour la morale de l’histoire, “Ce savoir-faire doit être conservé dans notre région, à Onnaing”.