Un territoire à la recherche de son unité

Le "Grand Débat" annuel de Côte d'Opale synergie a porté sur le thème "La Côte d'Opale, c'est où ça ?". Au-delà de ses forces et ses faiblesses, le territoire doit fédérer ses énergies.

De G. à D. : Bruno Bonduelle, Isabelle Mislanghe, dirigeante de l'agence de voyage Côté Soleil, Sabine Lhermet et Stéphane Leccarié qui animait le débat avec Thierry Degraeve.
De G. à D. : Bruno Bonduelle, Isabelle Mislanghe, dirigeante de l'agence de voyage Côté Soleil, Sabine Lhermet et Stéphane Leccarié qui animait le débat avec Thierry Degraeve.

Remplir le théâtre Monsigny à Boulogne-sur-Mer pour débattre de l’identité de la Côte d’Opale est une gageure réussie par Côte d’Opale synergie (COS). Comment une région pourvue de trois ports et du tunnel sous la Manche, située au bord d’un des détroits les plus fréquentés du monde, connaît tant de difficultés ? Telle était la question posée. Quelques personnalités, mais aussi les anonymes dans la salle, ont tenté d’y répondre et de tracer des pistes pour l’avenir.

 

Quel territoire pertinent ? Thierry Degraeve, vice-président de COS, avait élaboré un sondage par Internet. Sondage dénué de valeur scientifique mais crédible vu les 1 412 réponses obtenues. L’un des ses aspects pose la question de l’étendue de la Côte d’Opale. Concerne-t-il l’ensemble du littoral du Nord-Pas-de-Calais ou se restreint-il au sud du cap Gris-Nez, excluant ainsi le Dunkerquois et le Calaisis ? La première option a la faveur des sondés et même au-delà, puisque la baie de Somme est évoquée. L’arrondissement de Saint-Omer en est partie intégrante, même s’il dépend d’une CCI différente.

 

Des équipements plus haut de gamme et mieux “packagés”. Bruno Bonduelle jeta un froid en traçant un portrait hyper réaliste de la Côte d’Opale, dénué de langue de bois. Ce qui lui valut un “ne nous flagellons pas !” venu de la salle. Plus positif, M. Bonduelle a préconisé la création d’un port de plaisance à Boulogne “devant Nausicaà “. L’ancien industriel de l’agroalimentaire avait mis le doigt sur l’une des faiblesses de la Côte : l’insuffisance d’équipements structurants. Même s’ils existent − ils étaient représentés par Jean-Jacques Durand −, les hôtels hauts de gamme et les golfs pourraient être plus nombreux. Quant aux croisières, elles arrivent (elles reviennent pour certaines) et il faudra que le mouvement se confirme. Sabine Lhermet, directrice de l’OT de Dunkerque, fit observer que les offres disponibles gagneraient à être mieux “packagées”.

 

La gestion des flux. Présidente de la commission tourisme de la CCI, Christine Nacry a rappelé la récente mise en ligne d’un portail qui permet de consulter en quelques clics les meilleures offres touristiques du territoire. Philippe Vallette, directeur de Nausicaà, a insisté sur le fait “qu’on n’arrête pas les flux“. Selon lui, il est très rare que le touriste interrompe son voyage sur un coup de cœur : quand il a une destination, il y va directement. D’où la nécessité de l’attirer très en amont.

 

Etre les ambassadeurs de la Côte d’Opale. Il reste du chemin à parcourir pour que le territoire trouve son unité. Un logo commun serait un minimum. Si le monde politique et les forces économiques font rayonner la Côte d’Opale dans un même élan, ça peut marcher. A partir de là, chacun peut devenir l’un des “ambassadeurs de notre propre région“, selon le mot de Mireille Hingrez-Céréda, ancienne (et future ?) maire de Boulogne-sur-Mer.       

 

Hervé Morcrette

De g. à d. : Bruno Bonduelle, Isabelle Mislanghe, dirigeante de l'agence de voyages Côté Soleil, Sabine Lhermet et Stéphane Leccarié, qui animait le débat avec Thierry Degraeve.