Un service à destinationdes professionnels
La Régie de quartier du Mont-Liébaut, à Béthune, a lancé depuis quelques mois une ressourcerie. S’inscrivant dans une dynamique d’économie sociale et solidaire, cette initiative allie insertion professionnelle et services aux entreprises.
La Régie de quartier du Mont-Liébaut a vu le jour en 2004, son activité démarrant réellement en 2005. En quelques années, cette association, présidée par le Béthunois Henri Tobo, a permis de remettre sur la voie du travail des centaines de personnes. “En 2011, nous avons signé 80 contrats ; 50% des personnes sont sorties de la Régie avec des perspectives. Certaines ont intégré une formation qualifiante, d’autres ont décroché un CDI, un CDD longue durée ou des missions d’intérim”, souligne Francine Hautecoeur, directrice de la Régie. L’association, qui rayonne sur le Béthunois mais avant tout sur le quartier du Mont-Liébaut, confie aux gens qu’elle prend sous son aile différentes missions, de bricolage, gestion des espaces verts…
Depuis juillet 2011, l’association a franchi une étape importante de sa jeune histoire et a élargi son champ d’action, créant une entreprise d’insertion : la ressourcerie. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une structure chargée de collecter des déchets, de les trier, de les stocker et de les expédier vers les filières de valorisation.
Allier insertion et protection de l’environnement. Cette ressourcerie possède une particularité puisqu’elle s’adresse uniquement aux professionnels, comme l’explique Francine Hautecoeur : “Ce projet est né suite à des échanges avec la ville de Béthune et le bailleur social Pasde- Calais habitat. Notre vocation est aussi d’améliorer le cadre de vie et, dans ces conditions, nous avons rapidement évoqué la gestion des déchets sur les chantiers que réalise le bailleur social dans l’Artois. C’est ainsi que l’idée de la ressourcerie a été envisagée. Une année aura été nécessaire pour parvenir à sa concrétisation.”
Implantée rue Barbusse, à mi-chemin entre le secteur du Mont-Liébaut et la commune de Verquin, la ressourcerie a été installée sur une friche. L’association a aménagé les lieux, le bâtiment notamment a été retapé. “Nous disposons de 1 400 m² couverts et d’une surface de 4 000 m² à l’extérieur. Cet espace nous a permis de démarrer dans de bonnes conditions”, précise Francine Hautecoeur.
Au total, six personnes d’une moyenne d’âge de 35 ans ont été recrutées pour faire tourner la structure. Deux sont retournées en formation et ont pu passer le permis poids lourds. L’ensemble des recrues se trouvait en situation de chômage de longue durée, cette opportunité leur a ouvert de nouvelles perspectives, comme le confie la directrice de la régie : “Ils ont connu des parcours difficiles et ils considèrent cette situation comme une seconde chance. Nous disposons d’une équipe motivée. On constate très peu d’absentéisme, c’est un signe qui ne trompe pas.” Tous sont là pour valider un projet professionnel et pour retrouver à terme une place dans une entreprise classique. Qualité de service. Le ramassage des déchets sur chantier est toujours précédé d’un travail préparatoire auprès des sociétés auxquelles la ressourcerie rend service. “Nous nous rendons toujours sur place pour faire de la pédagogie. Nous expliquons le sens de la démarche. Et nous demandons aux ouvriers que nous rencontrons de bien vouloir séparer les différents types de déchets produits. Nous rencontrons en général des gens réceptifs qui nous perçoivent d’un bon oeil. Les collaborations sont constructives”, relève Francine Hautecoeur. L’entreprise collecte du bois, du polystyrène, du PVC, du verre, des gravats, des plaques de plâtre, des métaux…
Ces rebuts rejoignent ensuite le bâtiment de la rue Barbusse où ils sont compressés, compactés, avant d’être envoyés en valorisation où ils renaîtront sous une autre forme ou débuteront une nouvelle vie. A ce sujet, le travail de Francine Hautecoeur consiste également à trouver les débouchés vers les filières appropriées. Sur le chantier, on ne badine avec la qualité de service et Francine Hautecoeur insiste sur ce point. “En tant qu’entreprise de réinsertion, nous devons faire nos preuves et démontrer que nous faisons aussi bien et même mieux que les autres. Il faut afficher un professionnalisme sans faille. Nous avons notamment mis en place un bordereau de suivi des déchets.”
Après un peu plus de six mois de fonctionnement, les retours en interne, comme en externe, se veulent positifs. Partant de ce constat, la volonté est d’aller plus loin et de séduire de nouveaux clients. Entreprises de bâtiment, artisans, industriels…, le champ de prospection est vaste.