Un recensement inédit des besoins
Chambre des métiers, Cambrésis emploi, intercommunalités sont concernées par ce travail de prospection. A l’horizon 2013, il y a l’ouverture, à Caudry, d’une antenne de l’Université régionale des métiers et de l’artisanat.
Ce «diagnostic artisanat», d’abord entrepris sur le territoire de la communauté de communes du Pays solesmois, de mai à septembre, devait se poursuivre sur celui de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis. Ce recensement inédit des besoins et attentes concerne les artisans et entreprises (de moins de 10 salariés) relevant de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA).
Au 1er janvier, selon les chiffres de la CMA, l’arrondissement comptait 1 924 «entreprises artisanales actives», soit 4,5% du chiffre régional et 7,1% du chiffre départemental. Par rapport à l’année 2011, les entreprises étaient en augmentation (de + 4,8%) mais légèrement en dessous des taux régional et départemental. Autres chiffres : le bâtiment représente 37,6% des activités artisanales, les services 31,8%, l’artisanat de production 19,3% et l’alimentation 11,3%. Nombre d’emplois total, patrons et salariés : 6 200 !
Une URMA en 2013. Cette consultation a un contexte : la mise en chantier au début 2012, non loin de la gare de Caudry, de l’Université régionale des métiers et de l’artisanat (URMA). Cet équipement d’importance (23,9 millions de budget, une capacité théorique de 416 apprentis, des formations bâtiment, boulangerie/pâtisserie, fleuristerie, coiffure…) accueillera aussi l’antenne cambrésienne de la Chambre. Il dotera aussi l’arrondissement d’un outil de formation dont il ne disposait pas.
Si tout va bien, cette antenne de l’URMA devrait s’ouvrir aux formations premières et continues en septembre 2013.
Trois partenaires. Depuis 2006, a-t-il été dit lors d’un point presse, Cambrésis emploi (ex-Maison de l’emploi) et l’antenne de Cambrai de la CMA collaborent afin de promouvoir l’apprentissage tant auprès des entreprises que des jeunes. Ce diagnostic – mission sous couvert du Pays du Cambrésis − est une illustration de ce partenariat.
Autres partenaires de l’opération : les intercommunalités, compétentes, par délégation des communes, en matière de développement économique.
Des attentes à bien cerner. Comme l’ont expliqué notamment Jean-Raymond Wattiez, président de Cambrésis emploi, et Yves Delsart, responsable de l’antenne, il s’agit d’écouter les attentes des professionnels dans tous les domaines : formations (et temps disponible pour se former) ; aides diverses (financements, accompagnement) ; reprise/transmission ; embauches et contrats ; locaux de travail ou de stockage ; accès aux marchés publics ; veille sur les grands chantiers…
Gérard Delvaux, président de la communauté de communes du Caudrésis et du Catésis (4.C) a fait état d’une réflexion sur les locaux inoccupés et les friches afin de les reconvertir aussi pour les artisans, TPE et PME, de même que sur la création de «bâtiments relais» ou de «villages d’artisans». Pour ces derniers, a-t-il dit, un appel à projets a été lancé par le Conseil régional. Le président de la 4.C a ajouté que des marchés étaient divisés en suffisamment de lots séparés pour permettre aux artisans locaux d’y accéder, au besoin en se groupant. Une autre piste de réflexion.
Et maintenant. Le diagnostic dans le Pays solesmois a concerné 145 entreprises. Dans le Caudrésis et le Catésis, elles seront environ 700 entreprises à se faire questionner.
Cette année, l’opération sera étendue à l’ensemble de l’arrondissement mais pourrait prendre d’autres formes. Il est à noter que les deux chargés de mission, dépendant de Cambrésis emploi, ont des domaines de compétences distincts. Nadège Durimel s’occupe du bâtiment, des travaux publics, des parcs et jardins, tandis que Stéphane Dron prend en charge l’alimentation, les services et la fabrication.
M. Wattiez a insisté sur un des grands problèmes des artisans du bâtiment : être à jour dans les nouvelles réglementations et normes issues des Grenelle : «13% se disent bien informés mais beaucoup ont remarqué que leurs clients en savaient souvent plus qu’eux ! Et tous sont en attente d’infos.»