Un protocole pour la prévention dans le BTP

Le secteur du BTP repart, avec ses règles. Détaillées dans un rapport de 17 pages, celles-ci permettent à la profession de s'organiser afin de faire travailler les employés du secteur en sécurité.

Les carnets de commande de la plupart des entreprises sont remplis. © Aletheia Press / LD
Les carnets de commande de la plupart des entreprises sont remplis. © Aletheia Press / LD

 

Distanciation sociale, masques, gel hydroalcoolique, désinfectant… Les mesures mises en place pour la sécurité des salariés se normalisent dans le secteur du BTP. Des mesures importantes à mettre en place pour la sécurité des salariés. Aussi, chaque entreprise du secteur doit nommer un référent COVID afin de faire appliquer ces règles à la lettre.

Pour Marie-José Orlof, dirigeante d’OTP, située à Marck, la mise en place de ce référent n’a pas été particulièrement difficile, l’entreprise comptant beaucoup de salariés. La difficulté était ailleurs… «Le plus compliqué était pour les véhicules, explique la dirigeante. Lorsque vous travaillez sur des chantiers éloignés, une personne par véhicule, ce n’est pas raisonnable au niveau du coût. J’ai donc pris des Plexiglas pour les véhicules afin que les employés puissent se déplacer à deux (plutôt qu’à trois en temps normal). Ça nous a beaucoup aidé à limiter les coûts supplémentaires.»

Une façon de réduire l’effet de la crise sanitaire sur son entreprise qui ne compense pas la totalité du manque à gagner : «Les commandes que nous avions n’ont pas été négociées avec un surcoût Covid. Ce surcoût s’élève à 1 500 euros par semaine. Il y a le matériel et la multiplication des véhicules à deux employés par véhicule au lieu de trois, mais les ouvriers sont moins productifs aussi. Là où on aurait pu mettre plusieurs personnes sur une tâche, il faut diviser.»

Des acteurs qui ont anticipé la crise

Certaines entreprises n’ont pas voulu être prises de court. C’est le cas de RHDF. L’entreprise, basée à Étaples, travaille entre autres sur du désamiantage. «Le vendredi, avant l’annonce officielle, je me suis dit que j’aurais du mal à continuer à travailler», confie Arnaud Périgaud, directeur d’exploitation. J’ai donc pris l’initiative de prendre des masques à assistance ventilée pour le désamiantage. À l’intérieur de nos chantiers, on avait des douches, avec des bungalows pour manger. Je pense qu’on était vraiment en avance, on a mis les moyens. Les architectes ont été bluffés.»

Les masques commandés étant de toute façon utiles pour l’entreprise, même si la crise sanitaire venait à s’éloigner, l’investissement consenti sera de toute façon utile à plus ou moins long terme, un investissement à hauteur de 20 à 25 000 euros. «Nous faisons beaucoup de façades, les mois de janvier et de février n’étaient pas superbes avec la météo maussade. Nous ne pouvions de toute façon pas nous permettre de perdre encore deux ou trois mois.»

Horizon : septembre

Toutefois, le secteur continue à travailler normalement pour le moment : les carnets de commandes de la plupart des entreprises sont remplis pour environ trois mois en moyenne, confie Alexandre Malfait, secrétaire général de la CAPEB Hauts-de-France. De quoi travailler cet été. L’inconnue, reste la rentrée de septembre. Sans compter d’autres aléas : «Pour certaines entreprises, on constate que des clients qui avaient 15 000 € de travaux ne vont finalement investir que pour 10 000 €.» Pour se relancer, le secteur et ses 90% de petites entreprises comptent sur le plan de rénovation énergétique promis par le Gouvernement… Il faudra donc que ce plan soit vraiment ambitieux.