Un projet d’entreprise coopérative

De gauche à droite : Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre régionale d’agriculture, Édouard Magnaval, président de la CCI Artois, Alain Griset, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Pierre Chavanne, responsable administratif affaires internationales, et (au micro) Gilles Desgrousilliers, président de la Prospérité fermière.
De gauche à droite : Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre régionale d’agriculture, Édouard Magnaval, président de la CCI Artois, Alain Griset, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Pierre Chavanne, responsable administratif affaires internationales, et (au micro) Gilles Desgrousilliers, président de la Prospérité fermière.

 

D.R.

De gauche à droite : Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre régionale d’agriculture, Edouard Magnaval, président de la CCI Artois, Alain Griset, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Pierre Chavanne, responsable administratif affaires internationales, et (au micro) Gilles Desgrousilliers, président de la Prospérité fermière.

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, était à Arras le 13 juin. A cette occasion, le ministre a rencontré les acteurs locaux du monde économique et social au sein de la coopérative agricole laitière la Prospérité fermière/Ingredia à Arras. Il a ainsi pris connaissance du projet d’entreprise CAP 2025 et fait un lien pratique avec le pacte de responsabilité et de solidarité.

 

CAP 2025, un projet coopérative volontariste. Gilles Desgrousilliers, président de la coopérative, a présenté le projet d’entreprise fixé par l’assemblée générale du 4 juin pour les dix prochaines années. Il affirme qu’«il est nécessaire de remobiliser les valeurs de la coopérative, en particulier celles de responsabilité et de solidarité». Pour poursuivre : «Le projet trouve son origine dans la crise laitière de 2009 qui a révélé l’importance de la direction à prendre compte tenu des bouleversements économiques, dont la volatilité des marchés en lien avec la suppression des mécanismes de régulation, la diminution des soutiens européens, la croissance de la demande alimentaire mondiale, les tensions sur les marchés des énergies et des protéines, des revendications sociales des adhérents, de l’incapacité à pérenniser la production laitière sur tous les territoires, des injonctions de la société en matière d’environnement et d’alimentation.»

Le projet s’intitule «CAP 2025 : nos ingrédients pour l’avenir». «D’une coopérative de filière, un nouveau modèle cohérent place la coopérative en interface entre les adhérents et les trois dimensions stratégiques du métier d’éleveur : la filière laitière et le bassin de production, le tissu de producteurs et la communauté laitière associée, le territoire de la coopérative et la société dans son ensemble.»

 

Un appel aux confrères. Le projet conjugue les principes fondamentaux des entreprises de l’économie sociale et solidaire : «coopérative non opéable, renforcement des capitaux propres par les adhérents garantissant l’autonomie financière pour le développement des projets, ces éléments d’autant plus importants que la coopérative fait vivre de façon directe sur le territoire plus de 2 200 familles et plus avec les emplois induits». D’où l’engagement au pacte de responsabilité et de solidarité présenté par le ministre. Par ailleurs, la Prospérité fermière a bénéficié de plus d’1 Md€ en conjuguant ce pacte avec le crédit d’impôt recherche.

Profitant de cette tribune exceptionnelle, Gilles Desgrousilliers en appelle à ses confrères présidents de coopérative : «Nous devons dépasser nos approches sectorielles, par filières, nos prés carrés. Nous devons nous mettre au service de projets participant à la mise en place d’un monde de collaboration, de transparence, de démocratie et de transversalité, pour résumer, un monde de coopération.» Et de poursuivre : «Si notre histoire est liée à celle de l’Union européenne, notre avenir est inscrit dans un destin européen. La réforme du Fonds européen de développement régional (FEDER), du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et de la PAC dont nous avons bénéficié est une opportunité d’y inscrire notre projet. Nous devons faire savoir que l’Union européenne est une chance, accepter le débat et réinterroger son projet car elle doit être au service de tous ses citoyens.» 

 Un cap pour cinq ans. Pierre Chavanne, responsable administratif affaires internationales et secrétaire du comité d’entreprise, a illustré les mesures du pacte de responsabilité telles que prévues par l’entreprise. Le cap fixé pour les cinq années à venir est un chiffre d’affaires d’1 Md€ (414,3 Mds€ à fin 2013), un milliard de litres de lait transformés (500 millions actuellement), résultat d’exploitation de 10 Mds€ (8,3 M€ en 2013), 1 000 collaborateurs (431 salariés, dont 185 ouvriers, 149 agents de maîtrise et − fait notable dans une coopérative laitière − 97 cadres). «Le pacte de responsabilité et de solidarité repose sur des engagements précis, une trajectoire définie, un dialogue social renforcé et une nécessaire évaluation des résultats» : il paraît, pour la coopérative, une réponse pour accompagner le projet d’entreprise CAP 2025.