Un prix prestigieux pour Gigamic
L'entreprise basée à Wimereux a vu Roulapik, l'un des jeux qu'elle a localisés, élu Kinderspiel des Jahres («Jeu pour enfant de l'année»). L'occasion de se pencher sur l'activité de l'éditeur...
Sur le marché des jeux de société, la concurrence est rude ces derniers temps. Le marché a pris son envol il y a une dizaine d’années. Depuis, il connaît une progression constante. Il faut donc se démarquer par rapport aux quelque 800 nouveautés chaque année. Se frayer une place sur les étals peut être une épreuve. «Un prix, comme l’As d’or ou le Spiel des Jahres, nous donne plus de chances de mettre le produit en avant par rapport à toutes ces références, explique Mathilde Spriet, responsable éditoriale et responsable communication chez Gigamic. Il y a de plus en plus de sorties et de plus en plus d’éditeurs différents. Nos clients (les boutiques, les distributeurs spécialisés, etc., ndlr) ne peuvent pas tout rentrer. De ce fait, notre gros défi est de réussir à mettre la lumière sur nos jeux.» Le fait qu’il ait obtenu le Kinderspiel des Jahres devrait donc braquer les projecteurs sur Roulapik – un jeu édité à l’origine par Lifestyle Boardgames, et traduit et localisé par Gigamic.
Une histoire riche
Gigamic fêtera ses 30 ans l’an prochain. Créée par trois frères dunkerquois et forte d’un succès fulgurant avec Quarto, son premier jeu, la société a pu bâtir sur des bases solides. Au départ spécialisée dans les jeux abstraits en bois, Gigamic prend le tournant de la distribution en 2000, avec ses propres produits, mais aussi ceux de ses partenaires. “Il y a dix ans, nous sortions un jeu par an, résume la responsable éditoriale. Aujourd’hui, ce sont quatre à huit jeux édités, et une quarantaines de sorties au total.” Quelques années et quelques prix plus tard, l’entreprise compte aujourd’hui 400 références et est l’une des marques les plus connues des ludistes.
Plus qu’un succès d’estime
Aujourd’hui, avec ses 38 employés, Gigamic voit ses produits distribués dans 70 pays. L’export représente quasiment 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise (15 millions d’euros en 2019). La société a deux activités principales. D’une part, l’édition (ou la coédition, comme cela a été le cas avec Roulapik). L’entreprise fait sa propre production française, appose son logo. “Nous avons une équipe qui source les projets, des partenaires avec qui nous travaillons depuis 20 ans. Par ailleurs, nous avons aussi la chance d’avoir une grande équipe qui a une réelle expertise. Nous ne voulons pas ajouter un jeu pour ajouter un jeu. Ce qui nous intéresse, c’est d’avoir une réelle plus-value, qu’on puisse se dire que si on a choisi ce jeu là, c’est qu’il s’agit d’une référence de qualité.” L’autre activité de l’entreprise est la distribution et la diffusion de jeux des studios partenaires dont l’entreprise distribue les gammes complètes.
Crise sanitaire
Après deux mois “presque blancs” dus au Coronavirus – les clients de Gigamic ainsi que ses entrepôts étaient fermés –, les gens ont retrouvé leurs boutiques, avec un rattrapage du chiffre d’affaires : “Le jeu de société a un peu explosé pendant le confinement. Nous sommes en train de rattraper le retard parce que les gens ont redécouvert le jeu de société pendant le confinement.” Cette tendance conjuguée au prix pour Roulapik : de belles perspectives qui donnent confiance en l’avenir…