Un plaidoyer pour l’apprentissage dans le supérieur

Jacky Lebrun, Président de la CCIR et de l’IRFA, Christine Lavocat, directrice du CFA lRFA-APISUF et Régis Blugeon lors de la signature de la convention de partenariat.
Jacky Lebrun, Président de la CCIR et de l’IRFA, Christine Lavocat, directrice du CFA lRFA-APISUF et Régis Blugeon lors de la signature de la convention de partenariat.
Jacky Lebrun, Président de la CCIR et de l’IRFA, Christine Lavocat, directrice du CFA lRFA-APISUF et Régis Blugeon lors de la signature de la convention de partenariat.

Jacky Lebrun, Président de la CCIR et de l’IRFA, Christine Lavocat, directrice du CFA lRFA-APISUF et Régis Blugeon lors de la signature de la convention de partenariat.

L’Institut régional de formation en alternance de Picardie, qui compte huit établissements dans la région, a formé plus de 10 000 apprentis depuis sa création en 1995 et offre aujourd’hui 45 formations allant de bac +2 à bac +5. Pour célébrer ce vingtième anniversaire, la structure a choisi d’organiser un après-midi de réflexion à la chambre de commerce et d’industrie de Région autour de l’apprentissage à l’échelle nationale et européenne.
Un contrat européen
Président du conseil économique et social européen, Henri Malosse a présenté un projet pilote autour de l’apprentissage qui devrait débuter à l’automne. « La question de l’emploi des jeunes est une priorité, puisque qu’aujourd’hui un jeune européen sur quatre est au chômage, ce qui est la preuve de l’échec de l’Union européenne dans ce domaine », a-t-il souligné avant d’ajouter : « En France, il y a certes un problème conjoncturel, mais aussi un problème structurel. Le système éducatif n’est bien souvent pas adapté ». Contrairement à des pays ayant développé l’apprentissage comme l’Autriche et l’Allemagne où le taux de chômage des jeunes est bas, la France comptait en janvier dernier 699.000 jeunes chômeurs de moins de 25 ans. Pour contrer ce phénomène, Henri Malosse et Jean Arthuis, président de la commission des budgets du Parlement européen, ont souhaité lancer un “Erasmus de l’apprentissage” : « Il s’agit d’un programme de mobilité d’un an qui s’adresse à tous les jeunes en apprentissage. En plus de cours et d’alternance, ce programme permettra d’instaurer des jumelages d’entreprises mais aussi de revaloriser l’image de l’apprentissage ». Henri Malosse souhaite avec ce projet « changer le comportement des familles, pour qui l’apprentissage n’est bien souvent pas une filière noble ». La France, la Belgique, le Danemark et la Pologne font d’ores et déjà partie de ce programme test. « Notre objectif est d’aller vers un contrat européen de l’apprentissage pour éviter toutes les barrières administratives. »
Continuer à se développer

Dans un registre plus survolté, Nicolas Bouzou, économiste et essayiste, a insisté sur les changements majeurs qui étaient en train d’émerger. « Nous vivons actuellement une révolution comme nous n’en avons pas connu depuis longtemps, où l’éducation et la formation ainsi que le marché du travail vont se transformer comme jamais ». Selon l’économiste, la solution à ce changement majeur serait la mise en place de la flexisécurité où la formation et l’apprentissage viendraient jouer un rôle clé. « Ce n’est pas une question d’idéologie, nous avons aujourd’hui 160 000 jeunes qui sortent sans rien du système scolaire. Il faut appuyer sur la formation primaire et secondaire », insiste-t-il avant de compléter « C’est votre rôle en tant que corps intermédiaire de mener ce combat pour l’apprentissage ».
Une théorie illustrée ensuite par la convention signée entre l’IRFA et l’entreprise Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat, qui compte 19 entités et près de 3 200 salariés en Picardie. « Nous croyons en l’apprentissage qui fait émerger une envie d’entreprendre et une communauté d’entrepreneurs solidaires. Nous devons le respect aux apprentis qui sont les talents de demain », a déclaré Régis Blugeon, directeur des affaires sociales et directeur RH France de Saint-Gobain. Actuellement l’entreprise compte 4% d’apprentis.

D.L.P.