«Un pays sans industries est voué à aucun avenir !»
Rebond, maintien des compétences, le tout dans un climat plus que tendu pour certains pans du secteur industriel, le nouveau président de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) Grand Est, Bruno Russo, élu le 17 juin, entend faire jouer les synergies avec en toile de fond le nouveau Pacte productif national.
Comment définissez-vous l’UIMM Grand Est ?
C’est une courroie de transmission politique des chambres territoriales vis-vis des acteurs de la grande région à l’image du conseil régional ou encore du Medef Grand Est. Elle assure la promotion de l’industrie au sein de ces relais pour développer et défendre les intérêts du secteur. Elle joue un rôle de premier plan au sein du Comité Région Industrie Grand Est qui doit devenir l’autre relais de poids de la grande région.
Quel est le climat dans le secteur industriel de la région ?
La plupart de nos entreprises ont su s’adapter et ont fait face. L’UIMM, avec ses chambres territoriales, les a fortement accompagnées notamment au niveau du champ social pendant la crise sanitaire. C’est grâce à notre fort ancrage territorial que nous avons pu tout mettre en œuvre pour accompagner au mieux les entreprises du secteur. Aujourd’hui nous entrons dans la deuxième phase, il faut penser au rebond et à l’avenir.
Comment le préparer cet avenir ?
Un pays sans industries est voué à aucun avenir ! Il est indispensable de maintenir les compétences au sein de nos structures, elles sont indispensables pour rebondir très rapidement. L’apprentissage demeure un atout indéniable pour y parvenir. Si un important travail a déjà été réalisé, notamment au niveau de l’image de nos métiers, il nous faut continuer à accélérer dans ce sens.
Comment avez-vous appréhendé l’annonce du groupe Mercedes de sa volonté de vendre l’usine Smart d’Hambach ?
C’est un coup dur et je pense qu’il y en aura d’autres. Cela pose la question des orientations politiques qui doivent être prises notamment au niveau du Pacte productif national. C’est une leçon pour savoir comment continuer à attirer les entreprises dans notre région et pour que celles présentes demeurent compétitives. Le volet de la fiscalité sera primordial.
Propos recueillis par Emmanuel VARRIER
Bruno Russo, en bref
Elu le 17 juin dernier pour un mandat de deux ans à la tête de l’UIMM Grand Est, Bruno Russo en était auparavant le vice-président trésorier. Président de l’UIMM Alsace, membre du bureau et du conseil de l’UIMM national, Bruno Russo est également investi au sein du Medef Alsace. Depuis 2007, il est le président et principal actionnaire du groupe Esaris Industries (360 salariés sur quatre sites en France, un en Turquie et un aux USA). Esaris Industries fabrique des composants et sous-ensembles électromécaniques à destination des industries électrique, aéronautique, de la défense, du ferroviaire et de levage.
UIMM Grand Est à la loupe
4 230 entreprises (1 440 en Alsace, 1 190 en Champagne-Ardenne, 1 600 en Lorraine). 141 500 salariés (58 600 en Alsace, 31 600 en Champagne-Ardenne, 51 300 en Lorraine) et près de 560 000 emplois directs, indirects et induits ! C’est le poids de l’UIMM Grand Est aujourd’hui. La région Grand Est s’affiche comme la troisième grande région métallurgique de France. Créée en octobre 2015, l’association UIMM Grand Est née de la volonté des trois UIMM d’Alsace, Champagne-Ardenne et de Lorraine de se doter d’une structure régionale de coordination de leurs actions en cohérence avec le nouveau périmètre des grandes régions mis en place par la loi du 16 janvier 2015.