Un pas de plus dans le virtuel pour tirer la croissance

La 5e édition des Fabriques s'est tenue à Calais le 13 novembre dernier, à la CCI Côte d’Opale où il apparaît que le numérique est un gisement énorme, facteur d'emploi.

« Catherine Barda, mamie du numérique,  Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Cote d’Opale et André-Yves Portnoff, directeur de l’observatoire de la Révolution Intelligente ».
« Catherine Barda, mamie du numérique, Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Cote d’Opale et André-Yves Portnoff, directeur de l’observatoire de la Révolution Intelligente ».

 

CAPresse 2012

Catherine Barba, experte du e-commerce, Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, et André-Yves Portnoff, directeur de l’Observatoire de la révolution intelligente.

A Calais, les consulaires ont décliné, le 13 novembre dernier, la manifestation régionale des Fabriques numériques : rencontres business, démonstrations de nouvelles technologies, remise de prix, conférence, ateliers, témoignages et applications concrètes pour les chefs d’entreprise. Pour parler de cet «instinct numérique , la CCI Côte d’Opale a accueilli en son siège Catherine Barba et André-Yves Portnoff. La première a fondé le département Internet de l’agence média Omnicom avant de créer le portail de shopping Cashstore qu’elle revend rapidement. Qualifiée  d’experte du e-commerce, elle se présente aussi comme une «mamie» du web : « Ça fait 17 ans que je travaille dans le numérique. C’est pas facile d’être présent sur le web. Il se crée un site toutes les minutes dans le monde. Le plus dur, c’est la rentabilité.» Investisseur dans certaines start-up, chroniqueuse sur BFM, elle «marraine» aussi des projets issus des quartiers défavorisés. André-Yves Portnoff dirige quant à lui l’Observatoire de la révolution intelligente pour la revue Futuribles et enseigne à l’université de Fribourg. «Le premier ordinateur a été conçu et créé en France, c’était le micral», a-t-il rappelé avant la conférence du 13 novembre dernier. 

 

Du commerce perpétuel… Il a notamment écrit le premier rapport français sur l’économie de l’immatériel et développé «un outil d’autodiagnostic des organisations basé sur les facteurs humains et qualitatifs». Les deux intervenants ont abordé les grandes tendances de l’économie numérique à l’horizon 2020, retransmises dans les autres CCI territoriales de la région. La journée a également présenté les outils de réalité augmentée, les tables tactiles ou encore les vitrines numériques. C’est la «virtual touch» qu’ont pu observer les visiteurs de la journée : comment rendre interactive sa vitrine ? L’entreprise SES, basée à Lezennes, a répondu à la question que peuvent se poser les commerçants : l’écran géant devient un mur tactile sur lequel le consommateur découvre au bout de son doigt les produits du commerçant. Une plate-forme interactive lui permet de commander des produits, de recevoir de la documentation, d’essayer certaines applications…. Comme essayer des lunettes en vitrine. Avantage : il n’y a plus d’heure de fermeture du magasin. Le gisement est encore énorme malgré un secteur fortement concurrentiel. L’économie numérique devrait peser 3,7% du PIB français selon le Journal du Net. Il génère 3 000 emplois dans la région.

 

Un «visage numérique». Un chef d’entreprise compte bien en créer dans le cadre du développement de sa société créée récemment : le quadragénaire dunkerquois Frédéric Vanoorenberghe est un ancien expert-comptable passé par la banque et éphémère créateur d’une entreprise de petits travaux à domicile. Après avoir «écumé le web», il tombe sur le site www.eyeslipsface.com. C’est la révélation du maquillage. «C’est du luxe pour le plus grand nombre», dit-il en défendant le fait que 60% de ses produits sont vendus 1 euro. «Le client paie pour le produit, pas pour l’emballage ou le marketing.» La conception et le design des produits se font aux Etats-Unis et sont produits à Shanghai. «La matière première est américaine, elle est ensuite transformée en Chine. Je la reçois ici pour réexpédition», explique le créateur. Son site (en .fr) reçoit la visite de 500 000 visiteurs uniques par jour. De quoi justifier son trophée du Commerce digital remis à l’occasion des Fabriques.