Abbeville
Un partenariat parc régional - conservatoire d'espaces naturels
Le parc naturel régional Baie de Somme Picardie maritime et le conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France ont signé une convention de partenariat. S’étendant sur dix ans, elle vise notamment à mutualiser les moyens et les compétences et à développer des actions communes pour la nature.
Cette convention s’articule autour de quatre axes.
Le premier est dédié à l’expertise relative à la connaissance, la protection, la gestion et la valorisation des espaces naturels du territoire. Il repose sur des diagnostics de territoire socio-économiques et paysagers, expertises écologiques en dehors et dans les cœurs de biodiversité, sur l’organisation et l’animation d'une instance de concertation pluridisciplinaire regroupant les acteurs des territoires, sur l’organisation et animation de comités de gestion des espaces naturels gérés, sur la maîtrise foncière et d'usages sur les cœurs de biodiversité et sur les continuités écologiques, sur un accompagnement et la mise en œuvre de travaux de restauration et opérations d’entretien dans les cœurs de nature et en dehors des sites gérés et sur la réservation des milieux forestiers.
Le deuxième axe est consacré à la communication et la sensibilisation des habitants et visiteurs aux espaces naturels et à la biodiversité : sensibilisation du grand public, organisation d’évènementiels, sensibilisation des jeunes et des scolaires, activités et sports en nature, valorisation techniques et scientifiques des documents auprès d'un public professionnel : élus, usagers… Le troisième axe repose sur un accompagnement de la politique d'aménagement du territoire avec l’élaboration et la mise en oeuvre de : documents de planification (Trame Verte et Bleue et Schéma de Cohérence Territorial, PCAET), plans d'actions liés à la biodiversité et documents de gestion d'espaces naturels. Enfin, la convention entend soutenir et accompagner l’élevage et le maintien des prairies, en particulier en zones humides.
« La nature, elle a besoin qu’on s’en occupe »
Le parc naturel régional Baie de Somme Picardie maritime rassemble 136 communes et environ 130 000 habitants, des espaces souvent divers qui font l’objet de création d’atlas paysagers permettant à ceux qui y vivent de de mieux les comprennent. Protéger une nature dans laquelle l’être humain fait partie intégrante tout en assurant un certain développement économique. Tel est souvent le dilemme : « La nature, la biodiversité, c’est complexe. Il faut aussi travailler au maintien de l’agriculture, de l’élevage. Il faut éduquer, sensibiliser. Avec le conseil régional, nous avons mis en place « Hauts-de-France nature ». Si on prend tout cela en compte, nous arriverons à faire de belles choses pour notre territoire», a souligné Patricia Poupart, présidente du PNR Baie de Somme et conseillère régionale.
Christophe Lépine, président du conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, a souligné que : « La nature, elle a besoin qu’on s’en occupe ». Il a pris comme exemple la réouverture du larris de Yonval qui a permis notamment à des orchidées et des baies de genévriers d’y trouver un terroir idéal. D’ailleurs, le 12 octobre dernier, le CNR avait invité le grand public à participer à une cueillette gourmande de baies de genévriers qui serviront à la confection d'un gin 100 % Hauts-de-France, produit par la Distillerie Persyn de Houlle dans le Pas-de-Calais. A la suite, les participants ont pu déguster le repas gastronomique préparé par le chef Sébastien Porquet installé à Eaucourt-sur-Somme.
Suite à cette signature, une trentaine étudiants des universités d’Artois et AgroParisTech Université Paris-Saclay ont présenté les résultats de leurs réflexions et investigations menées lors de leur semaine d’immersion du 7 au 11 octobre sur des thématiques en lien avec la labellisation Abbeville-Ville Ramsar. C’est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Ils ont notamment demandé à des habitants s’ils avaient des connaissances au niveau des zones humides, planché sur l’intégration de l’eau dans la ville, en lien notamment avec les jardins urbains. Ils ont aussi travaillé à la réalisation d’un schéma d’interprétation et d’aménagement des zones humides. La démarche de labellisation a été reçue positivement au niveau national. Reste à valider la demande au niveau international. La réponse est attendue pour l’an prochain.