Un nouveau concept démarre en plein Lille
A 31 ans et en temps de crise, il faut in-no-ver ! Un jeune commercial propose de passer un bon moment à boire son petit noir tandis que la lessive tourne, tout en se faisant des amis.
Xavier Damie est pressé. Si son concept s’impose, direction d’autres Wash & Co à Lille, en centre-ville. Il a soigneusement peaufiné son projet durant un an et demi, fort d’une expérience éclectique. Commercial avant tout, il accumule du vécu au Canada dans le B to B (nettoyage), dans le service aux entreprises, dans le prêt-à-porter. On le retrouve à Montpellier, en région parisienne, puis dans un grand groupe nordiste de gestion des déchets. Mais, depuis cinq ans, il veut son affaire bien à lui.
«Je cherchais un truc à l’ancienne sur lequel plaquer un concept complètement innovant, explique-t-il, qui fasse date. J’ai réfléchi six mois à une laverie qui devienne un lieu de rencontre, de vie et de détente, tout en permettant de laver son linge avec des techniques développement durable et une communication branchée.» Où le faire, comment le financer ? Les deux questions sont liées : «J’ai longtemps cherché rue Nationale, ailleurs aussi, tout en préparant mon business plan et j’ai découvert que le budget et le lieu allaient ensemble. Il fallait avancer quelque part.»
Un concept original… Il mutualise donc son financement, complété mi-octobre par un crowdfunding de 2 500 €. Peu de fonds propres − 6 000 € − pour un projet de 120 000 € et un capital de 11 000 € à constituer. La BPN participe, le réseau cigalien aussi (3 000 €), plus un Initiative Métropole-Sud et Nord actif pour la garantie. Il peut ainsi s’ancrer au 151 rue Gambetta, dans un espace à rénover de 100 m2 idéalement situé côté clientèle. Les travaux sont en cours, démarrant par l’accès au réseau eau et les mises en conformité. Reste à mettre en œuvre l’idée de départ … «J’avais déjà vu des Waschen Koffee en Allemagne, des WashBars en Belgique et Hollande, mais ils avaient des groupes industriels avec eux, dit-il. Or, moi je suis très indépendant. Je fais une espace ouvert à tous, avec une rangée de machines et le reste sera consacré à la détente, avec des machines à café et de la collation, tout sera mélangé.»
… et bien pensé. La clientèle doit habiter à 500 m maximum, des étudiants, des célibataires, des gens qui doivent laver de grosses pièces. Entre Wazemmes et Gambetta-Solferino, il y a beaucoup de jeunes actifs à qui l’endroit va plaire, deux bouches de métro sont là et l’animation permanente du quartier fera le reste. En bon commercial Xavier étudie des formules grosses pièces, pour le reste il va s’adapter à ses clients. «J’ai la chance d’avoir un superbe pas-de-porte, complètement ouvert sur cette rue passante, sourit-il. La laverie fera 50% du CA, les gens passeront une heure maximum ici et le bouche à oreille fonctionnera !» Facebook et Twitter fonctionneront, l’ouverture a eu lieu en novembre, mais c’est en venant que les gens enverront des messages.
Dix machines posées, quatre sèche-linge, tout en BC, les chauffe-eau sont en thermodynamique. Avec deux associés, les Cigales et Stéphane, un ami, Xavier veut mener une politique de marque, monter une chaîne de laveries avec trois embauches dans trois ans. Il fera son premier bilan dans un an s’appuyant sur une progression «à petits pas».