Entrepreneuriat

Un néo-entrepreneuriat de sens et d’éthique

Environnement, sécurité, bien-être, accomplissement de soi… Avec les crises sanitaire, géopolitique et énergétique, on assiste en matière de création d’entreprises au retour de grands fondamentaux. Ces tendances observées durant et après la pandémie devraient se poursuivre en 2025.

Les réalités virtuelle et augmentée ouvrent des opportunités de création novatrice. @ D.R.
Les réalités virtuelle et augmentée ouvrent des opportunités de création novatrice. @ D.R.

L’an passé, pour la 3e année consécutive, le nombre de créations d’entreprises en France avait dépassé le million (plus de 60 000 en région Grand Est). La vague n’a pas décru ces derniers mois, malgré la conjoncture socio-économique et budgétaire incertaine que connaît notre pays. 2025 est amenée à poursuivre sur la même dynamique. Signe de notre époque en quête de sens et de repères, l’entrepreneuriat se porte sur des vecteurs très sociétaux. Le dérèglement climatique touche ainsi nos vies. Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations, crues ou submersions se concrétisent sous nos yeux à un rythme soutenu.  Pour faire face aux vagues de chaleur, la rénovation thermique des bâtiments doit prendre en compte le confort d’été, grâce notamment à une climatisation naturelle. La renaturation des villes avec des espèces d’arbres peu consommatrices d’eau ou la végétalisation des bâtiments sont aussi des axes de travail porteurs. De la cartographie des secteurs à risque à la création de zones d’expansion des crues, d’une agriculture mieux adaptée aux conditions climatiques à la transformation du tourisme de montagne ou à une meilleure détection météorologique des événements extrêmes… Autant d’opportunités pour développer des business bénéfiques pour la planète. L’enjeu réside dans l’atténuation de l’ampleur du changement climatique. Cela passe par la reforestation, le recours aux énergies vertes dans l’industrie, la mobilité, une meilleure efficacité énergétique ou la réduction des sources de gaz à effet de serre… C’est une certitude, la crise de la Covid-19 a bouleversé nos usages déjà importants du numérique. Parce qu’il a rapidement fallu trouver des alternatives avec les contraintes sanitaires des confinements. Parmi ces nouveaux usages, l’intégration de nouveaux outils basés sur les réalités virtuelle et augmentée. Les domaines de la formation, du médical, de la culture, de la maintenance industrielle, du loisir et même de l’organisation du travail sont concernés. Encore balbutiant, le métavers s’impose comme une accentuation de cette tendance, et ouvre de nouvelles perspectives.

Moins de pétillant, plus de sens

Il est un facteur également à ne pas négliger : depuis plusieurs années, des start-up se dament le pion pour remporter la bataille contre le gaspillage alimentaire. Elles ne sont désormais plus les seules à lutter contre l’accumulation sans fin des déchets et à militer pour une économie plus circulaire. Énergie, prêt-à-porter, ameublement, tech, compost… La chasse au gaspillage s’étend désormais à tous les secteurs, confortée par une réglementation de plus en plus incitative. Au sein de l’entreprise, un changement de paradigme s’opère. Démotivation , lassitude, démission lente, recherche de sens dans son travail, d’un meilleur partage de la valeur, préférence pour le télétravail… Sur fond de crises, sanitaire, écologique ou de pouvoir d’achat, le rapport au travail en entreprise est bouleversé. Pour conserver à l’entreprise toute son attractivité, les directions des ressources humaines s’activent en tous sens car la question de la fidélisation des talents devient centrale : veiller à la sécurité psychologique des collaborateurs, à leur bien-être, à l’équité dans les rémunérations, pratiquer un management bienveillant et inclusif, laisser aux salariés une flexibilité dans le choix de leur mode de travail, donner de la reconnaissance, développer la marque employeur… Incontournable : la sécurité. Dans la vie réelle ou sur internet, elle reste un sujet de préoccupation de taille qui nourrit l’esprit d’innovation de nombreux projets entrepreneuriaux. Il faut dire qu’il y a de quoi faire, ne serait-ce qu’en matière de cybersécurité, avec des attaques
en hausse et un marché annoncé à 4,2 milliards d’euros en France d’ici 2025.

Corps et âme…

Les deux n’ont jamais eu autant besoin d’être dorlotés que depuis la crise sanitaire. Préservation de sa santé physique et mentale, retour à soi ou expression de soi : des tendances fortes. Le lien entre l’alimentation, l’activité physique, le sport et la santé est acté. Autre domaine porteur : l’aide à la personne pour les seniors. En vogue également l’ouverture d’un food truck, d’un restaurant à thème, d’un service de repas, à domicile, le coaching sportif, l’esthétique à domicile, de la formation en ligne, le lancement d’une application en ligne qu’elle soit dédiée aux rencontres, aux jeux, à la livraison, au sport…, la naturopathie, les soins énergétiques. Enfin, les activités artisanales ont le vent en poupe. En 2025, l’entrepreneuriat aura des accents authentiques et éthiques.