Un futur pôle d’excellence sur le développement durable urba
Un lieu dédié à la ville, dans lequel se côtoieraient le passé, le présent et l’avenir : l’idée, dans les cartons depuis quelques années, est en train de se matérialiser. C’est au Môle 1, vaste espace à la confluence de projets urbains majeurs (du Grand-Large au Coeur d’agglo), dans l’exentrepôt aux sucres, que le projet verra le jour à l’horizon 2014 moyennant 40 M€ d’investissement et l’intervention de l’architecte Pierre-Louis Faloci.
Elément phare du Môle 1, l’ancien magasin général datant du XIXe siècle, désaffecté depuis 1990, a su imposer sa lourde carcasse – 13 000 m² répartis sur quatre niveaux – comme témoin privilégié de l’urbanisme portuaire. Objet patrimonial emblématique du territoire et de son activité historique, l’entrepôt s’apprête à devenir aujourd’hui l’un des piliers du projet de renouvellement urbain du coeur d’agglomération. Une vocation nouvelle portée par la communauté urbaine de Dunkerque au travers du projet de la Halle aux sucres. Projet dont l’objectif est de développer des synergies et une culture partagée de la “ville durable” en réunissant en un lieu unique un ensemble d’acteurs aux compétences diverses et complémentaires. “Le projet fait partie d’un projet urbain qui vise à se réapproprier cet espace situé sur une ancienne friche portuaire et de faire vivre le quartier. On y retrouvera aussi des logements et des services et le but est d’en faire un pôle attractif et économique rayonnant au-delà du territoire, précise Laurence Thiébart, directrice de l’entité. Dans un avenir un peu plus lointain, le projet a pour ambition de devenir un centre d’expertise national, voire européen, sur ce thème de la ville durable via le développement de cette filière économique.” L’idée est donc de réhabiliter le bâtiment pour y installer dans un même lieu un certain nombre de professionnels du secteur.
Six niveaux sur 13 000 m². Concrètement, la Halle aux sucres s’étirera sur 13 000 m² répartis en six étages qui abriteront un learning center (cf. encadré) autour duquel viendront se greffer l’Institut national spécialisé d’études territoriales, le centre de la mémoire urbaine et des archives d’agglomération, l’Agur (agence d’urbanisme et de développement de la région dunkerquoise) et la direction générale du développement urbain de la communauté urbaine de Dunkerque. Objectif : mutualiser les compétences et savoir-faire de ces professionnels pour faire émerger, en association avec d’autres acteurs (chercheurs, conférenciers, artistes, universités…), un laboratoire permanent sur la ville durable. “Comment faire évoluer les villes actuelles, imaginer les villes du futur pour qu’elles répondent aux besoins des citoyens tout en prenant en compte la diversité des parties prenantes de l’évolution d’une ville : les entreprises, l’environnement, le territoire, etc. C’est une problématique qui concerne tout le monde”, insiste la directrice.
Espace de travail et de convivialité. Le learning center, qui fonctionnera avec une vingtaine de personnes, offrira quant à lui un ensemble de fonctions et outils mis au service des publics et acteurs du territoire : une exposition sur 1 000 m² “pour stimuler la réflexion” et un centre de ressources spécialisés sur le thème de la “ville durable”, une salle de conférences multimédia, des espaces de travail et de convivialité, un restaurant avec vue sur les quais, une cafétéria, une cellule de recherche… Connecté aux nombreuses ressources disponibles en local, mais aussi à l’échelle nationale et européenne, ainsi qu’aux multiples acteurs de la ville durable, le tout doit permettre à qui le souhaite d’accéder à ces savoirs de manière dynamique et innovante. Education, formation, apprentissage, recherche, innovation et production sont les cibles du futur pôle. L’intérêt de ce projet étant de permettre à la population de s’approprier l’histoire et les éléments qui constituent son patrimoine, mais aussi d’engager avec elle un véritable dialogue autour de la ville en projet, de ses mutations urbaines, culturelles, sociales et économiques. “Le premier challenge sera d’attirer le public, de créer des actions pour faire venir les gens”, conclut, enthousiaste, Laurence Thiébart.