Un espace réservé à l'économie sociale et solidaire en centre-ville
D'ici trois ans à Calais, une nouvelle structure sortira de terre à l'îlot Jacquard. Un projet d'envergure qui comprendra des jardins, une ferme urbaine, un espace de coworking et d'autres ateliers en vue de développer l'économie sociale et solidaire dans la ville. Au total, c'est un investissement d'1,5 million d'euros qui sera injecté dans ce projet éligible à des financements et subventions extérieurs.
Urbanisme. La surface de 6 500 m2, délimitée par le boulevard Jacquard, la rue des Quatre-Coins, la rue Monseigneur-Piedfort et la rue des Soupirants, sera donc convertie en espaces paysagers (à savoir une ferme urbaine) et un espace de travail appelé le “Village de l’économie sociale et solidaire”. Au total, une dizaine de structures ont travaillé pendant plus d’un an sur l’avant-projet. Parmi celles-ci, on compte des associations d’insertion (ADLC – les Ateliers de la citoyenneté, association d’insertion par l’activité ; les Anges gardins, poursuivant le même objectif, mais via l’alimentation et l’agriculture), mais aussi les Animaliens (élevage…), Relief (association culturelle), Opale vélo service (location, réparation de vélos), Made in Calais, IAE Calais, Coworking Calais…
Les ADLC avaient besoin de nouveaux locaux, et le maire de Calais, Natacha Bouchart, voudrait en faire un “écopôle”… Le projet avait été annoncé en septembre, avec une injection de 70 000 € de la part de la mairie pour prendre la place de la friche de l’ancienne école d’art et de l’imprimerie du quotidien Nord Littoral.
Accueil. Les associations, de leur côté, sont plus qu’enthousiastes. “On voulait côtoyer encore plus de monde, affirme Olivier Kowalski, de Coworking Calais. Nous n’avons pas d’intérêt direct dans cette structure, mais c’est un projet qui nous tient à cœur. C’est une question de visibilité avant tout pour l’association, c’est avantageux d’être dans une plus grosse structure.“
Combiner les talents. Le but de cette collaboration entre la Ville et les associations est avant tout de mettre en commun les talents. Dominique Hays, fondateur des Anges gardins, explique : “Les responsables des associations ont l’habitude d’échanger. Nous n’allons pas fonctionner chacun dans son coin, Par exemple, on peut imaginer travailler de concert avec Opale vélo service pour ramener nos paniers-repas depuis les points relais et pour les dispatcher. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme les autres, ont besoin de décloisonnement.” Ainsi, la collaboration et la communication entre les différentes associations concernées par le projet sont des éléments clefs de celui-ci. “C’est ça la vraie autonomie : faire ensemble quelque chose qui nous dépasse individuellement. Il ne faut pas être cohabitants, mais codépendants.” Une belle leçon et un projet à mener à bien pour l’horizon 2018.
Le Lieu commun, un an de cohabitation
Le 15 octobre, l’association coworking Calais a fêté le premier anniversaire du Lieu commun, l’espace de coworking calaisien. Le but est simple : mutualiser les frais des indépendants pour occuper des locaux de façon collective. “Au départ, nous étions six, glisse Cédric Vannier, un des fondateurs. Il y a eu des départs, des arrivées. Aujourd’hui, nous sommes cinq résidents. Régulièrement, d’autres personnes viennent travailler ici. Quelqu’un d’autre nous rejoindra début novembre.” Cinq, c’est justement le point d’équilibre de l’association. “Au début, nous avons fait un choix, annonce Benjamin Danon, un autre membre fondateur de l’association. Nous proposons peu de services afin de garder des tarifs abordables. Nous n’avons pas de concierge, ç’aurait été un poste à financer. Charge à chacun de faire attention…”
Le tarif de la prestation : 120€ par personne pour un mois, 8€ par jour, avec trois tarifs intermédiaires. “Nous réfléchissons à des tarifs plus bas pour les créateurs d’entreprise.“