Un dispositif pour réduire les effluents industriels dans l’eau en Bourgogne

L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse mène, depuis 2015, un programme de réduction des rejets polluants des industriels et acteurs économiques, d’abord initié au niveau de la ville de Mâcon, puis étendu en 2016 à l’agglomération chalonnaise, et depuis 2021 à Dijon Métropole. « L’objet de ce programme est de réduire la pollution toxique dans les effluents industriels qui finissent dans la Saône. Il concerne aujourd’hui trois agglomérations du bassin-versant de la Saône, celles de Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon », détaille Ludivine Filoro, manager du pôle environnement de la CCI Métropole de Bourgogne, partenaire de l’opération.

Les équipes de la CCI se déplacent dans les entreprises concernées, effectuent un diagnostic de la gestion des effluents chimiques et proposent des recommandations. En fonction de celles-ci, l’entreprise est invitée à réaliser des travaux pour réduire sa pollution, lesquels sont en partie pris en charge par l’Agence de l’Eau. « La prise en charge varie selon la taille des entreprises, pour aider prioritairement les PME, et les travaux envisagés. Dans certains cas, elle peut monter jusqu’à 70 % des travaux, mais s’établit le plus souvent autour d’un tiers de ceux-ci », explique Ludivine.

270 établissements visités à Chalon-sur-Saône

Le programme Epuretox, conduit dans l’agglomération chalonnaise depuis 2016, permet de tirer un premier bilan d’étape. 560 entreprises ont été identifiées comme prioritaires, 270 ont reçu une visite des experts environnementaux et 43 subventions ont été accordées pour un montant de 550 000 €. Ces subventions ont concerné des entreprises de mécanique auto et camion, et des industriels. « Les entreprises qui nous sollicitent varient selon les bassins économiques concernés. Par exemple, sur la métropole dijonnaise, nous allons aider des entreprises de mécanique, comme à Chalon, mais aussi des entreprises pharmaceutiques. Les problématiques ne sont évidemment pas toutes les mêmes selon les secteurs d’activité », analyse Ludivine.

Dans la plupart des cas, cependant, il s’agit de stocker les produits polluants dans des bacs de rétention, ou d’aménager des aires de stockage sécurisées. Plus rarement, l’industriel est incité à mettre en place un circuit fermé d’utilisation de l’eau, qui est filtrée et réutilisée sur le site. À Mâcon, Renault Trucks a bénéficié du programme Detox’eau pour créer une plateforme de stockage des déchets dangereux, avec deux armoires de rétention contenant des fûts, un abri et des dalles en béton où sont entreposées des bennes pour les déchets non-dangereux. L’investissement consenti s’établit à 250 000 €, dont 30 000 € pris en charge par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Celle-ci suit de près les résultats concrets de ces programmes sur la qualité de l’eau de la Saône, et établira un premier bilan écologique en 2025, 10 ans après le lancement des opérations à Mâcon.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel