Un château de cartes financier s’écroule…
La DNCG1 décidera fin juin du sort du VAFC qui quitte la Ligue 1. Derrière son club pro, c’est toute une économie qui s’effondre et des décisions très politiques qui font débat.
Tandis que la Ville de Valenciennes s’apprêterait à débourser 500 000 € pour le concert du 14 juillet, le VAFC doit, lui, trouver a minima fin juin 10 M€. Le dépôt de bilan est donc dans tous les esprits à défaut des lèvres. D’autant qu’il y a un squelette dans le placard : le club pro du Mans qui, après l’inauguration de son stade, a déposé le bilan et rejoint en 2013 la… division d’honneur. Les clubs jouant les ascenseurs entre Ligues 1 et 2, aux finances et au recrutement trop justes se fragilisent et courent ce genre de risque.
Trouver un nouveau partenaire. Pourtant VAFC avait ouvert son capital au groupe de traitement des métaux SEOS France qui voulait s’appuyer sur l’image de dynamisme et la notoriété d’un club pro. Avec 30 M€ de budget, le président actuel (sur le départ ?), l’industriel Raymond Legrand, a remis de sa poche 13 M€. Mais il constate quand même un premier trou de 4 M€, puis au bout du compte 6 autres. Il fait appel au tissu économique valenciennois élargi qui observe mais demanderait d’abord un sévère audit, de nouvelles conditions de management et de vraies garanties financières agréées par les banques. De source parisienne, le football professionnel ayant en commun avec le water-polo que tout se passe au fond du bassin, un conciliateur aurait été nommé permettant, avec quatre mois de répit, de trouver un nouveau partenaire.
Un plan social est en route, 12 joueurs partent (peut-être le coach belge Ariel Jacobs), le salaire des restants chute de 20%, le recrutement Ligue 2 est minimaliste. Que restera-t-il des 9 000 abonnés et du portefeuille publicitaire ?
Problèmes financiers. Les retombées sont aussi hors de ce stade, né dans la douleur du temps de l’ex-président Decourrière. Un chantier arrêté un an pour fouilles avec des conséquences financières importantes auprès des constructeurs, une Agglo qui a financé le stade jusqu’à 52% de son budget, un interminable bras de fer juridique avec des écologistes. Et pas mal d’avatars, dont un récemment en justice, avec «Vert Marine» le gestionnaire commercial de l’enceinte sous contrat jusqu’en 2016, mais qui a eu déjà très peur en 2011 de voir le scénario d’aujourd’hui se réaliser. Certes, l’amortissement de la dette se fera sur 30 ans. En emplois directs (dans le stade) et indirects (dans la ville) et en chiffre d’affaires cumulé, tout le monde grimace, parle de «gâchis financier prévisible» et rappelle que le stade n’a jamais été rempli et que les politiques locaux auraient souvent «pris leurs désirs pour des réalités» avec entêtement.
La redevance Ligue 2 du VAFC à “Vert Marine” (qui avait déjà imaginé et calculé les suites d’une éventuelle descente en Ligue 2…) chuterait de 500 000 €. Enfin, le RC Lens qui veut un stade pour 2014-2016 ne serait pas autorisé à jouer plus de 10 matchs à Nungesser. Encore une manne qui s’éloigne… Reste le dicton : un trésorier de top Ligue 2 est toujours plus heureux qu’un trésorier de bas de Ligue 1. Espérons-le pour le VAFC.
1 . Direction nationale du contrôle de gestion : créée par la FFF, elle évalue les possibilités financières des clubs professionnels à l’orée de la saison suivante et peut rétrograder le club défaillant.