Un centre de tri à 25 millions d’euros à Torcy
Grâce à un investissement de 25 millions d’euros, trois collectivités de Saône-et-Loire dotent le département d’un centre de tri nouvelle génération, Tricea. L’équipement, inauguré le 4 avril, traitera 30 000 tonnes par an de déchets issus des bacs jaunes.
"Ce projet est une réussite collective de gens qui n’étaient pas habitués à travailler ensemble, avec des territoires dont les emballages étaient disséminés. Chacun a mis de côté son intérêt particulier pour se montrer plus efficace", se réjouit Dominique Juillot, président du Smet 71 (syndicat mixte d’études et de traitement des déchets ménagers).
La structure, qui gère les déchets ménagers à l’Ouest de la Saône-et-Loire, le Smevom (Syndicat mixte d'élimination et de valorisation des ordures ménagères du Charolais-Brionnais et de l'Autunois) et le Sytraival (Syndicat mixte d'élimination, de traitement et de valorisation des déchets Beaujolais-Dombes) ont ainsi investi 25 millions d’euros pour se doter d’un nouveau centre de tri à Torcy. Dédié aux déchets recyclables du bac jaune, Tricea a été inauguré le 4 avril dernier. Le projet a été financé pour partie par l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), Citeo (lire encadré) et le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.
Un équipement pour tous
"Les collectivités ont accepté de fermer leur centre de tri au profit de ce nouvel équipement", souligne Dominique Juillot. Ainsi, chaque syndicat, qui gère sa collecte, achemine ses emballages jusqu’à Torcy. "Le site est plutôt central et répond à un besoin de mutualisation en massifiant sans mettre trop de camions sur la route. La collecte s’effectue dans un rayon de 50 kilomètres au maximum", développe le président du Smet 71. Des déchets arrivent également du sud de la Côte-d’Or et du nord du Lyonnais. Au total, il pourra trier 30 000 tonnes de déchets par an soit l’équivalent des déchets recyclables de 700 000 habitants.
Un équipement pour tout
"Le centre possède la particularité de s’adapter à tous les modes de collecte sélective de la vingtaine d’EPCI qui l’utilise", insiste Guillaume Sécula, directeur général de l’entreprise E3R qui a mené le projet et exploite le centre de tri. L’équipement trie cinq matières fibreuses distinctes, du carton aux journaux ; quatre matières plastiques ; une catégorie d’acier et deux d’aluminium. "Il y a un système de détection par imagerie utilisant l’intelligence artificielle pour reconnaitre, détecter et isoler les piles au lithium afin de réduire les risques d’incendie", ajoute Guillaume Sécula.
L’infrastructure compte dix machines de tri optique sur le process, des séparateurs balistiques pour distinguer les fibreux des plastiques avec un système de pales, un trommel pour diviser les tailles, un champ magnétique inversé pour les aluminiums et les métaux, une presse à paquet, une presse à balles et 130 convoyeurs pour orchestrer l’ensemble. Pour faire fonctionner au quotidien le centre de tri, 40 collaborateurs ont été recrutés dont 15 en provenance de l’installation précédente. Après une phase de test entre septembre 2024 et janvier 2025, le centre de tri, qui s'étend sur 3 000 m², a atteint les performances attendues.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert
Citeo
"Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, en leur proposant des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage" explique l'entreprise.