Un «campus du digital»à la hauteur des ambitions de l’ETI

Installé à la Haute-Borne à Villeneuve-d’Ascq depuis le mois de septembre, le groupe Pictime a inauguré, mi-mai, la première phase de son campus. Il a vocation à grossir encore ces prochaines années, au rythme de la croissance des trois marques du groupe.

Les nouveaux bureaux de Pictime, de l'extérieur
Les nouveaux bureaux de Pictime, de l'extérieur
D.R.

Franck Flipo.

 

 

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Laurent Duiquet.

 

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Les nouveaux bureaux de Pictime situés sur le pac de la Haute-Borne.

C’est la fin des déménagements en série pour Pictime, spécialisé dans l’accompagnement digital des entreprises du retail. Après les nombreux changements d’adresse qui ont rythmé ses –presque- quinze printemps, l’entreprise fondée en 2002 a décidé de poser ses valises sur le parc de la Haute-Borne et de se fabriquer un cocon sur mesure. Son “campus du digital”, sorti de terre à l’automne, est appelé à grandir en même temps que le groupe, qui recrute à tour de bras. Ses quelque 250 salariés sont d’ailleurs déjà à l’étroit au sein des deux bâtiments existants, conçus sur un étage et discrètement parés de bois. Un troisième immeuble doit être livré en 2017 et un quatrième est prévu pour 2019, pour une surface totale qui devrait avoisiner les 6 000 m². Avec un taux de croissance global de 50% sur les cinq dernières années et de 20% prévu en 2016, Pictime est en train de passer du statut de “belle PME” à celui “d’ETI prometteuse“, prévient Laurent Duiquet, le coprésident du groupe, et investit donc en conséquence. Pictime, qui a réalisé 19 M€ de chiffre d’affaires en 2015 et qui table sur 22 M€ cette année, aura investi environ 11 M€ pour l’ensemble de son campus.

L’agilité pour ADN. Dans ses nouveaux locaux, Pictime se laisse donc le temps de voir venir et se dote d’un bâtiment à son image, traduisant dans le béton les principes qui font son ADN. “A terme, le campus accueillera sans doute entre 450 et 500 personnes, détaille Laurent Duiquet, le coprésident du groupe Pictime. C’est un lieu qui nous ressemble, qui est adapté à notre domaine d’activité et à nos méthodes de travail. Nous avons notamment 500 m² de murs sur lesquels les équipes peuvent écrire, des espaces de réunion modulables, beaucoup d’écrans et des espaces de vie où les salariés se croisent et se côtoient, en toute agilité.” “Notre campus est à la fois un lieu de vie et un outil de travail, qui réunit le meilleur des deux mondes, estime pour sa part Franck Flipo, le deuxième coprésident du groupe. Il allie les méthodes de travail les plus classiques et d’autres plus souples, adaptées au digital.” Les quelque 300 clients des trois marques du groupe, parmi lesquels des grands comptes comme Camaïeu, Kiabi, Boulanger, Auchan ou encore Bonduelle, y seront reçus à bras ouverts. Tout comme les étudiants et les experts, régulièrement accueillis au sein des équipes de Pictime, qui accorde beaucoup d’importance à la formation.

Trois marques distinctes. Depuis 2002, les savoir-faire de Pictime se sont peu à peu enrichis, jusqu’à compter trois marques et trois spécialités, distinctes. Pictime, la première-née du duo formé par Laurent Duiquet et Franck Flipo, est entièrement dédiée aux acteurs du retail et les accompagne dans leur transformation numérique. Spécialisée dans la gestion de la relation client et l’expérience d’achat cross canal, Pictime compte aujourd’hui une centaine de personnes, pour un chiffre d’affaires de 8,5 M€ en 2015. Deuxième marque du groupe, Coreye en constitue la branche cloud et sécurité. Lui aussi très orienté vers le retail au départ, ce service d’hébergement et d’opérateur de cloud s’adresse désormais à d’autres domaines, y compris celui de la santé grâce à la certification qui lui permet d’héberger des données médicales. La marque compte 80 collaborateurs, et trois data centers répartis entre Lille et Paris, pour un chiffre d’affaires 2015 de 8,2 M€. Enfin, Rouge Interactif, agence de marketing digital, s’appuie sur le traitement de la data pour offrir une connaissance des comportements des consommateurs à ses clients. Avec ses 30 collaborateurs, elle a réalisé 2,5 M€ de chiffre d’affaires en 2015. “Chaque marque est gérée comme une entreprise distincte, avec son propre directeur. Mais si les équipes sont différentes, l’ADN est commun, et il existe bien sûr une transversalité très fertile entre les trois ‘business units’, encore renforcée avec  l’organisation de notre campus“, explique Franck Flipo. “Notre offre repose sur trois piliers solides − les applications, les infrastructures, et le marketing − qui sont complémentaires, résume pour sa part Laurent Duiquet. Pendant longtemps, nous avons proposé une offre groupée, mais c’est avec  un autre modèle que nous avons renoué avec la croissance. Désormais, chacune de nos marques a ses propres clients, même s’il existe bien sûr des passerelles. Nos clients dans le domaine de la santé, par exemple, n’utilisent que nos compétences en hébergement. Au contraire, certains sont clients dans nos trois structures, comme Kiabi qui est un fidèle historique du groupe.

Coup d’accélérateur sur la Capitale. En parallèle de son large développement dans la région, Pictime compte bien désormais mettre le turbo du côté de son implantation parisienne. Présent depuis 2010 dans la Capitale au travers de deux de ses marques, Rouge Interactif et Coreye, le groupe y compte surtout des équipes commerciales et des chefs de projet, soit une vingtaine de salariés. Et entend ne pas en rester là : “Notre objectif, c’est de prendre plus de place à Paris. Dès 2017, nous aimerions que Rouge Interactif y réalise 50% de son chiffre d’affaires, avec le renforcement de 50% des équipes sur place. Au global, à la fin 2018, Pictime devrait réaliser au moins 3 M€ de chiffre d’affaires à Paris.” Pour accompagner ces projets de croissance, le groupe prévoit 80 recrutements, dont une cinquantaine de créations de postes, dès 2016. Surtout, il n’exclut pas de recourir à nouveau à la croissance externe après l’intégration réussie, en 2012, de Mobilis Digital. Si les deux dirigeants assurent ne pas avoir de cible précise pour le moment, ils ne cachent pas qu’ils sont à l’écoute du marché et de toutes les propositions qui pourraient leur parvenir.