Un bilan touristique estival en demi-teinte

Cet été, les Jeux Olympiques ont engendré un afflux important de visiteurs étrangers dans la Capitale, d'après le bilan présenté par Bercy. Mais les Français sont un peu moins partis en vacances que l'an dernier.

Olivia Grégoire, ministre démissionnaire chargée du Tourisme
Olivia Grégoire, ministre démissionnaire chargée du Tourisme

« Avec la réouverture de Notre-Dame, on espère dépasser, cette année, les 63 milliards d’euros de recettes issues du tourisme international, le record réalisé en 2023 », expliquait Olivia Grégoire, ministre démissionnaire chargée du Tourisme, le 3 septembre, à Bercy, lors d'une conférence de presse consacrée au « Bilan touristique de la période estivale 2024 ». La saison estivale, marquée par la tenue des Jeux Olympiques (pour l'essentiel à Paris), a connu une forte augmentation de la fréquentation touristique internationale dans la Capitale. En particulier, des visiteurs à fort potentiel financier qui avaient plus ou moins déserté la France depuis le Covid, ont fait leur retour. En juillet et août, les arrivées aériennes en provenance de la Chine ont augmenté de 43%, de 13% pour le Japon et les États-Unis, par rapport à l'an dernier à la même période.

Selon leur activité et leur localisation, les conséquences des JO sur les entreprises parisiennes restent à mesurer avec précision et la mise en place d'une commission d'indemnisation est prévue pour 2025. Mais déjà, Christian Mantei, président du conseil d’administration d’Atout France s'avoue « soulagé » et « porté » par la réussite du défi des JO : ambiance, transports, organisation... « 95% des témoignages sur les réseaux sociaux sont positifs (… ) Pour septembre, nous avons beaucoup de réservations pour les congrès, le tourisme d'affaires. Les gens veulent venir faire leurs réunions professionnelles en France», souligne-t-il. Autre point positif, durant l'été, sur le reste du territoire, « nous n'avons pas observé d'effet d'éviction majeur », ajoute Olivia Grégoire.

« Le cadre mondial est hyper concurrentiel »

L'été 2024 n'en n'a moins été marqué par une baisse des nuitées des clientèles domestiques. A la mi-août, elles étaient en recul de 6% par rapport à l'année précédente. En cause : une météo maussade en début de saison, une fin d'année scolaire tardive, des départs nombreux en mai, une ambiance plombée par l'incertitude politique... Au total, 55% des Français sont partis en vacances cette année, deux points de moins que l'an dernier. Et près de neuf sur 10 ont séjourné en France. « La tendance se confirme, les Français partent plus souvent, moins longtemps, plus près de chez eux », analyse Olivia Grégoire.

Au total, la France conserve sa position de première destination touristique mondiale. Pour autant, « nous avons eu des augmentations de prix parfois trop conséquentes, non justifiées par une amélioration de la prestation et qui ont pu avoir un effet délétère sur les touristes (…) Le cadre mondial est hyper concurrentiel », met en garde Olivia Grégoire. Parmi les concurrents les plus sérieux de la France figurent l'Italie et l'Espagne, qui ont elles aussi connu une saison estivale exceptionnelle. Et si la France reste première en terme de fréquentation touristique, l'Espagne tire un meilleur bénéfice de cette activité.